Un nouveau commandant à la base aérienne de Tours

Le colonel Guillaume Lagarde dans son bureau à la base aérienne705 à Tours.
Le colonel Guillaume Lagarde dans son bureau à la base aérienne 705 à Tours.

Depuis le 4 juillet, le colonel Guillaume Lagarde est le nouveau commandant de la base aérienne 705 de Tours et de Cinq-Mars-La-Pile. Homme d’expérience, il inscrit dans son remarquable parcours le très prestigieux site de Balard, à Paris, qui regroupe les États-majors de l’armée française. Le nouveau « patron » de la « BA705 » dévoile ses objectifs à L’Épicentre.

En 2002, le colonel Guillaume Lagarde intègre l’armée de l’air et suit une formation de personnel navigant. S’il n’est jamais devenu pilote, ce natif de Troyes affiche dès le début un cursus universitaire plutôt atypique dans l’armée de l’air et de l’espace ; il est titulaire notamment d’une maîtrise en sciences politiques et d’un master en relations internationales de la Sorbonne, ainsi que d’un master de l’EDHEC. Lors de ses passages en administration centrale principalement, comme lors de son dernier poste en tant qu’adjoint au chef d’état-major du commandement de l’espace, il a participé directement à des réformes majeures : retraites, nouvelle politique de rémunération des militaires, etc.

Le colonel Lagarde est ainsi devenu le second officier avec un profil de spécialité RH à commander une base depuis vingt ans : « Il s’agit d’un signal fort envoyé par l’armée puisque les ressources humaines sont stationnées à Tours. Ce ne sont pas uniquement des pilotes qui commandent des bases aériennes mais ce sont aussi des profils de spécialité opérationnelle ou issus du soutien opérationnel. Plus généralement, en offrant à chacun l’opportunité de grandir, de se former, l’institution permet toujours une vraie ascension sociale. »

Les RH, sujet de prédilection

Nommé pour deux ans à la tête d’une base où servent près de 2 000 hommes et femmes, le colonel a des objectifs précis. Sans surprise, il est très attaché à cultiver la bienveillance et croit aux vertus de la pédagogie dans l’institution. Il souhaite « offrir à chacun les meilleures conditions de travail et de vie, qui plus est dans un métier qui requiert de grands efforts, y compris pour les familles. En passant en revue l’âge médian des effectifs (34 ans), il me semble nécessaire de disposer d’une crèche d’entreprise. Nous avons des parents actuels et en devenir qu’il est important d’accompagner. »

Les métiers dédiés au service de la nation impliquent des sacrifices pour le conjoint et sa famille. « Les associations locales jouent un rôle complémentaire pour aider au retour à l’emploi du conjoint. » Parallèlement au projet de crèche, le colonel souhaite « installer un pôle à même de recevoir le conjoint et de proposer d’échanger avec une assistante sociale ou des associations d’entraide solidaire ».

Une vision stratégique claire

Si l’armée de l’air et de l’espace a développé un plan stratégique, décliné en trois intentions (Décourager – Défendre – Défaire), le colonel Lagarde a aussi son plan d’actions : « Pour paraphraser Napoléon, je dirais très simple et tout d’exécution : encourager, protéger et parfaire. C’est en quelque sorte l’autre face d’une même pièce, dirigée cette fois davantage vers l’interne. »

« Encourager », car le lien avec l’innovation devient une évidence. « L’esprit même de l’aviateur c’est de savoir se débrouiller, de faire preuve d’audace et de trouver des solutions innovantes. « Protéger » puisque lorsque l’on est un directeur d’établissement, nous avons des obligations de sécurité et de santé au travail. Mais il ne s’agit pas seulement d’une protection contre les risques professionnels et psychosociaux. C’est une conception plus globale qui commence dès la protection physique de la base aérienne. »

Enfin, « parfaire » pour « s’inscrire dans la continuité de mon prédécesseur. Nous devons regarder objectivement là où l’on a pu être absent ou moins bon, et là où l’on peut être jusqu’au-boutiste, au sens positif du terme, c’est-à-dire en recherchant l’excellence, pour bénéficier des résultats de nos efforts. »

Renforcer les liens

« Si la raison d’être de l’armée est aisément comprise par les gens, souligne le colonel, il demeure important de pouvoir la rappeler, et surtout aux plus jeunes. »

Le colonel souhaite renforcer au cours de son commandement le lien armée-nation, avec la naissance d’un lieu dédié sur le site de la BA. « Un lieu qui raconte l’évolution de l’histoire aéronautique, en particulier l’école de l’aviation de chasse, et expose des pièces en cours d’inventoriage. Un lieu aussi avec des salles pour recevoir des classes. Pour intéresser, il faut rendre l’Histoire vivante, permettre aux jeunes de poser des questions aux anciens combattants. Par exemple en accueillant des regards croisés des deux camps pendant la guerre d’Algérie. Plus largement, nous devons offrir aux plus jeunes l’opportunité de s’approprier de façon moins scolaire notre histoire. Ce rôle envers la jeunesse est complémentaire de nos engagements forts dans le sport comme en matière environnementale. »

Homme de conviction et d’ouverture, le colonel Lagarde s’est donc déjà lancé dans l’écriture d’un nouveau chapitre de la base aérienne 705.

Camille Colloch

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