Un immobilier d’affaires dynamique dans le Loir-et-Cher

À la mi-mars, s’est tenue la traditionnelle présentation annuelle de l’étude du marché immobilier réalisée par Arthur Loyd Blois-Châteauroux à la CCI Loir-et-Cher. L’occasion de constater que le marché loir-et-chérien est de plus en plus attractif pour les investisseurs et porteurs de projets, notamment sur les sujets industriels et logistiques.

Pour Benoît Plumel, directeur de l’agence Blois, cette étude de marché a pour vocation de pouvoir juger d’un dynamisme d’un territoire, de pouvoir le comparer à des villes et agglomérations de même taille, et d’observer les tendances du marché de l’immobilier d’affaires.

Estelle Seguret, consultante Bureaux et Locaux commerciaux, constate par exemple que les demandeurs ont été beaucoup plus attentifs au confort thermique et à la performance énergétiques des locaux. Certains ont choisi de diminuer leur surface commerciale ou de bureaux, pour privilégier le confort et « dessaler » la facture d’énergie … La demande s’est faite donc globalement sur un marché de petites surfaces (moins de 100 m²). La taille moyenne pour une location bureaux est en effet passé de 147 m² en 2021 à 81 m² en 2022.Beaucoup de demandes également sur du neuf de 150m² mais très peu d’offres.

Les secteurs d’activités qui ont animé ce marché en 2022 ont été l’intérim et le tertiaire (assurances, mutuelles, professions libérales…). Les localisations les plus dynamiques : le secteur A10, véritable locomotive pour le tertiaire, avec des valeurs annoncées (180€/m² pour le neuf et jusqu’à 150m² pour du seconde main), qui avoisinent celles d’Orléans et ont même dépassées celles d’Angers sur certaines transactions. Suivie des quartiers Blois-Centre et Blois-Gare. Le quartier administratif et la Chaussée-Saint-Victor sont également surfaces disponibles. Deux petits bémols venant ralentir le dynamisme du marché : un tiers du stock disponible n’est plus adapté au marché (manque d’accessibilité, par exemple) et le contexte actuel d’inflation des coûts de construction ne facilite pas la construction du neuf.

Concernant le segment « locaux d’activités, entrepôts & logistique », présenté par Ouarda Necib et Joël Marquet, on constate à l’inverse que les segments des grandes surfaces (supérieures à 1 000 m²) progressent en nombre et en volume, les taux d’intérêts 2022 étant encore très favorables en 2022. Ça ne sera probablement plus le cas en 2023. Il y a eu beaucoup de demandes pour de la logistique du dernier km sur le secteur Blois-Agglo mais l’offre reste limitée. Dès qu’un bien se libère, il se commercialise dans un délai record. Là aussi, les valeurs locatives et à l’achat progresse, en toute logique. Mais la logistique mobilise beaucoup de foncier pour un seul projet. À l’heure de la ZAN*, les élus sont plus regardants. « Si j’accueille un projet logistique, je ne pourrais plus accueillir de PME ». Alors, le prix des terrains est revu partout à la hausse, et pour les acheteurs, le prix et la fiscalité ne sont même plus un sujet, le seul sujet, c’est la disponibilité.

Au niveau des surfaces commerciales, sans surprise, la tendance est toujours au marché de la périphérie : peu de vacance commerciale et quand un local est disponible, il est vite repris. Le centre-ville lui est en pleine mutation. À Blois, par exemple, la rue du Commerce, habituellement trusté par les enseignes de prêt-à-porter, secteur qui souffre actuellement, a vu son taux de vacance augmenter, avec des valeurs locatives sur les emplacements n°1 qui sont donc actuellement revues à la baisse.

*Zéro Artificialisation Nette des sols

Delphine Sergheraert

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