Un doyen à la présidence du CESER

Pierre Allorant, nouveau président du CESER
Pierre Allorant, nouveau président du CESER

L’universitaire Pierre Allorant succède au chef d’entreprise Éric Chevée à la présidence du CESER, Conseil économique social et environnemental de la région Centre-Val de Loire.

Il n’a pas de racines en région Centre-Val de Loire, et s’en excuserait presque. Son père était interne des hôpitaux de Paris, et c’est naturellement à une heure de Paris que la petite famille est venue s’installer. Pierre Allorant naît à Orléans en septembre 1962.

Un bac scientifique en poche, il pouvait être instit, pédiatre ou faire Sciences-po. Mais sa passion pour l’histoire le guide vers l’agrégation. Prof en collège, puis en lycée et à l’université, il défendra une thèse sur « le corps préfectoral et les municipalités dans les départements de la Loire moyenne au XIXe siècle ». Le sujet est robuste, mais fait référence à un grand-père autrefois préfet et qui connut Jean Zay.

Fervent disciple de cet homme politique de référence, Pierre Allorant a présidé le cercle Jean Zay jusqu’en juillet 2023, et préside désormais l’Association des amis de Jean Zay*.

Ancien vice-président de l’université d’Orléans, doyen de la faculté de droit, économie et gestion, c’est au titre de l’université qu’il siège au CESER depuis dix ans. Il en devient le premier vice-président en 2018. « Le CESER a ceci de passionnant qu’il traite de tous les sujets, dès lors qu’ils éclairent et facilitent les décisions du conseil régional. »

Il va falloir communiquer

Quand on lui dit que cette institution vit dans l’ombre du conseil régional et manque de notoriété, le nouveau président ne s’en offusque pas et reconnaît qu’il y a un travail à mener.

« Nos vecteurs de communication sont les conseils départementaux, les maires et les institutions du territoire ».

À la question : le CESER est-il politique ? Sa réponse est « oui pour les avis et rapports qu’il produit, mais il ne fait pas de politique partisane. Sous la conduite de mon prédécesseur Éric Chevée, de belles initiatives ont été appuyées et validées. C’est le cas de la faculté de médecine à Orléans, de l’école des relations du travail, ou encore des assises de l’eau ».

Pierre Allorant veut mener quelques réformes au sein des CESER de France, notamment pour modifier le statut des conseillers, qui ont certes des indemnités mais pas de droit à la retraite. « Quant à la parité, je m’inscris dans la suite d’Éric Chevée, et insisterai pour que les femmes qui siègent puissent œuvrer tout en élevant leurs enfants. » Il est de notoriété publique que l’actuel CESER travaille bien avec François Bonneau, président du conseil régional. Pierre Allorant souhaite renforcer les liens entre les vice-présidents des deux institutions et responsables de groupes.

Écrivain prolixe

On se demande comment cet homme déjà pressé va pouvoir mener toutes ses missions de front et continuer d’écrire (il a publié une quarantaine d’ouvrages).

« J’écris vite, dit-il, y compris dans le tram, mais aussi durant les week-ends et les vacances. J’ai fait ma thèse entre deux biberons ! Il me tient à cœur de continuer le projet de l’installation de la nouvelle fac de droit sur le site Madeleine à Orléans. » Pierre Allorant devrait terminer son second mandat de doyen en 2026, pour se consacrer pleinement à sa motivation première qu’est la gestion de la chose publique. À 62 ans, il siège désormais au perchoir de l’hémicycle Jean Zay, en l’hôtel de région.

* Il succède à son ami académicien Pascal Ory, qui préfacera le « Jean Zay » que publiera Pierre Allorant au mois de mai (Éd. Bouquins) avec l’historien Olivier Loubes.

Stéphane de Laage

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