Territoires d’industrie, Orléans entre en piste

David Grégoire est chef de projet pour Orléans Métropole et Beauce loirétaine.
David Grégoire est chef de projet pour Orléans Métropole et Beauce loirétaine.

Orléans Métropole et l’intercommunalité de Beauce loirétaine viennent d’obtenir de participer à la nouvelle phase du programme national Territoires d’industrie. Ensemble, les deux territoires veulent développer leur potentiel industriel, notamment dans le domaine des nouvelles énergies.

Cela ressemble à s’y méprendre au principe actif des pôles de compétitivité, que la région Centre-Val de Loire connaît bien (Cosmétique Valley, S2E2, Polymeris, Dream…). La recette de collaboration entre les acteurs est de nouveau mise en application, cette fois pour réindustrialiser la France en y faisant revenir des entreprises industrielles qui s’était exilées dans des pays à moindre coût de production. Initié en 2018, le programme entre dans une seconde phase. À cette occasion, de nouveaux territoires ont pu faire acte de candidature. David Grégoire est chef de projet pour Orléans Métropole et Beauce loirétaine. « Il faut identifier les chaînes de valeur qui font la force de notre territoire, explique-t-il. Cela commence par la connaissance de nos entreprises, mais aussi de leur savoir-faire, qu’elles ignorent souvent les unes les autres. C’est aussi identifier et développer les outils de formation que sont les universités, les écoles et CFA, pour disposer de la main-d’œuvre dont ont besoin les industriels. »

La R&D en réseau

Aux côtés de la métropole, l’ADEME, BPi, la Banque des territoires, France Travail et d’autres encore, et à la manœuvre, Bruno Rodique, le patron de John Deere France, en tant que président de l’UIMM Loiret-Touraine.

En France, 100 millions d’euros sont consacrés à la nouvelle phase de ce programme de reconquête, 5,6 millions d’euros pour la seule région Centre en 2024. La recherche de cohésion et de développement devrait être assurée par des cabinets pour l’ingénierie, il s’agira pour eux de gérer le foncier, garantir la transition écologique des entreprises et l’innovation, pour plus de compétitivité et d’attractivité. « Nous allons créer une plate-forme de R&D en réseau et faire en sorte de communiquer et être ainsi les plus accueillants possible, insiste Serge Grouard, président d’Orléans Métropole. S’il faut faire venir des entreprises, il faut aussi faire en sorte de ne pas en perdre. »

Des atouts à renforcer

Orléans Métropole ne manque pas d’atouts, avec l’agroalimentaire, la mécanique, les industries cosmétique et pharmaceutique. Les laboratoires de recherche sont également nombreux dans des domaines de pointe, comme l’hydrogène notamment. Les énergies du futur sont un thème cher à Serge Grouard. « Parce qu’elles sont un facteur majeur du développement des entreprises, dit-il, nous devons les leur proposer à moindre coût. » L’incinérateur de Saran, les réseaux de chaleur et de froid à Ormes seront développés pour de nouvelles offres. Et Serge Grouard de redire sa détermination à conserver Total Énergies sur le territoire. « Ce groupe dépense des milliards en R&D pour la préservation de l’environnement et la fourniture d’énergies vertes. Nous serions mal inspirés de le laisser partir. »

Quant aux réserves foncières, elles sont encore importantes, y compris au cœur de la métropole, dans les parcs technologiques comme Charbonnière ou les friches industrielles comme Hitachi.

Sans doute faudra-t-il y construire des bâtiments, mais pas en cinq ans comme il est de coutume en France, une éternité pour un industriel ! « Pour les Jeux olympiques, observe Serge Grouard, le législateur a su estomper certaines contraintes administratives pour que les choses aillent plus vite, nous ferons en sorte de faire de même. »

Les friches seront assurément les points les plus convoités de ces prochaines années.

À en croire la préfecture, les services de l’État sont déjà à la manœuvre pour trouver les bonnes solutions, établir les diagnostics et simplifier les obligations.

Stéphane de Laage

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