Louis Rustin incarne la quatrième génération à la tête de la manufacture de caoutchouc Rustin, créée en 1903, par son arrière-grand-père. Avec ses équipes, il accompagne de nombreuses entreprises en quête d’un savoir-faire d’excellence.
Sportif passionné, l’arrière-grand-père de l’actuel dirigeant était, nous dit-il « un coureur cycliste amateur. Il connaissait tous les aléas des crevaisons qui, à cette époque, étaient nombreuses, compte tenu de l’état des routes en France. C’est en 1903, dans le XVII° arrondissement de Paris (Batignolles) que Louis Rustin et son associé Jean Larroque ouvrent une boutique-atelier de réparation et rechapage en pneumatique. À cette époque, les réparations de chambre à air étant aléatoires, elles occasionnaient en sus une immobilisation du véhicule en temps et en coût. Le désagrément des crevaisons, si nombreuses, devait pouvoir trouver une solution. »
L’histoire familiale en marche
En 1908, l’histoire s’accélère avec le dépôt d’un brevet pour un dispositif anti-éclatement (une bande de cuir à coller à l’intérieur de l’enveloppe des pneumatiques), lequel sera suivi en 1922 du dépôt officiel de la marque « Rustines® ». Jusqu’à aujourd’hui, la renommée de la marque n’a jamais été démentie.
C’est en 1994, que Louis Rustin intègre l’entreprise familiale aux côtés de ses parents et que l’affaire prospère.
Aujourd’hui, la manufacture réalise un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros sur ses deux sites (à Neuillé-Pont-Pierre en Indre-et-Loire et à La Chartre-sur-le-Loir dans la Sarthe) grâce à ses 130 collaborateurs. « Neuillé est le site de transformation du silicone et La Chartre est le centre expert avec toutes les compétences. Nous sommes chimistes, nous formulons nos mélanges en caoutchouc et réalisons tous nos outillages pour transformer la pâte. Nous sommes un concentré de compétences ultra techniques », précise le dirigeant.
Des clients historiques aux multinationales
À l’heure actuelle, Rustin a des clients qui présentent plusieurs profils : « la multinationale ; le pur industriel ; les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) disposant d’une très forte technologie et qui recherchent un solutionneur ; et enfin les PME historiques où nous apportons le même service contre vents et marées comme les Alpines A310. Nous continuons par exemple de faire les joints de pare-brise, des pièces de rechange pour les collectionneurs », indique le dirigeant.
L’entreprise travaille avec des acteurs majeurs en Europe comme Faiveley Wabtec, la SNCF ou Alstom sur le sujet de la décarbonation des transports.
Un job dating pour accompagner la croissance et recruter les talents
Depuis 2020 et l’installation de sa nouvelle unité de production à Neuillé-Pont-Pierre, l’entreprise fait l’objet d’une croissance continue : plus 30 % en trois ans. Côté effectif, ceux-ci ont quasi doublé en 4 ans, passant de 70 à 130 collaborateurs.
À partir de ce mois de mai 2023, l’entreprise se développe encore avec la construction d’un bâtiment de 1400 m2 supplémentaires sur son site d’Indre-et-Loire. Conjointement à l’augmentation de la production, l’enjeu est aussi de parvenir à l’autonomie en énergie pour fin 2024.
En termes d’organisation du travail, les collaborateurs travaillent 4 jours par semaine du lundi au jeudi (35h) ; le dirigeant décrit l’un des postes clé de l’entreprise : « L’opérateur chez Rustin est une personne avec son talent et sa sensibilité capable de réaliser une bonne pièce. Ce concept demande de l’engagement et une maîtrise parfaite. Nous avons à cœur de former nos collaborateurs à nos techniques. »
Cette progression nécessite d’attirer de nouveaux collaborateurs. L’entreprise va ainsi organiser un job dating le 11 mai prochain et proposer la visite du site de Neuillé-Pont-Pierre. Celle-ci sera suivie d’entretiens individuels avec les candidats présents.
Rustin qui a reçu le « Prix innovation » lors du Top entreprises organisé par la Nouvelle République fin 2022 entend, le 11 mai prochain, faire découvrir tout à la fois son savoir-faire à la longévité exceptionnelle, son expertise dans le domaine des élastomères et sa capacité d’innovation.
Camille Colloch
