Au volant de son fidèle destrier, une camionnette Citroën vert anis, baptisée “Pépère”, Hugues Grenouillat sillonne l’Indre-et-Loire chaque semaine à la rencontre des particuliers dont les appareils électroménagers ne fonctionnent plus. Convaincu que plusieurs vies sont offertes aux appareils si nous choisissons de réparer plutôt que d’acheter du neuf, ce passionné est devenu en quelques mois le réparateur itinérant que l’on s’arrache…à raison !
Offrir plusieurs vies à l’électroménager, une nécessité
Pendant 18 ans, Hugues Grenouillat a travaillé dans l’univers de la grande distribution. Diplômé en électronique, il évolue et passe de la vente au SAV. Dès 1997, il voit s’opérer un changement de paradigme : les géants de la grande distribution prônent l’hyper consommation et il n’est plus question de réparer.
Le Covid-19 fait office de déclencheur pour ce passionné de réparation qui aspire au changement. Il va alors créer son entreprise. Accompagné par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, Hugues se lance, début 2022, et concrétise son projet de réparation itinérante de produits électroménagers. Il a réalisé en amont une étude de marché qui a confirmé l’existence d’un marché.
Dans son projet, lutter contre l’obsolescence programmée est son mantra : “on se plaint du réchauffement climatique, mais que met-on en œuvre pour aider ?” Or, Hugues en est convaincu, “tout est réparable. Nous pouvons offrir autant de vies que les gens donneront aux appareils. C’est une aberration écologique de jeter.”
Pour exercer, il lui faut un véhicule et c’est sur un camion vert anis restauré à Lodève qu’il jette son dévolu. Il lui faudra trois jours pour remonter “Pépère” de Gignac vers Tours, le camion ne dépassant pas les 75 km/h. “Ce camion nous rappelle qu’il faut prendre son temps dans cette société où tout va trop vite”, glisse Hugues, affairé à réparer une machine à café.
À Ballan-Miré, Montbazon, Langeais et Azay-le-Rideau, Hugues rencontre ses clients, mais il fait également des dépannages à domicile. Ce sont toutes les classes d’âges qui lui apportent lampes de chevet, aspirateur des années 70, machines à café, sèche-cheveux, centrale-vapeur, radio, micro-ondes, ou plus récemment pompe à bière… Hugues répare tout au tarif d’un euro la minute. À la question “que faites-vous si le produit est irréparable ?”, Hugues a la solution : “même si cela est rare, je propose aux clients de me laisser le produit non-recyclable.”
Le camion, une célébrité
Avec ses 6,20 m de long, le camion de 1968 est à lui seul une curiosité. Des partitions de musique recouvrent le plafond et cohabitent avec des affiches de publicités vintages des années 20 ou encore un article sur mai 68. Hugues n’a pas souhaité changer grand-chose, mais a rendu l’intérieur compatible avec son activité. Le recyclage est une valeur chère à son cœur et les casiers de pommes sont devenus des étagères à côté de l’établi de 1900.
L’électricité du camion provient, quant à elle, des panneaux solaires installés sur son paravent et l’eau de pluie est récupérée.
Les demandes de réparation arrivent en nombre et émanent autant des particuliers que des communes qui le sollicitent sur leur territoire. Lancée officiellement le 16 mai dernier, Hugues le Réparateur compte déjà plus de 390 clients et à l’approche de Noël, il invite à “penser au réemploi, au cadeau de seconde main.”
Contact :
Page Facebook “ReparToursNTruck”
07.69.93.02.36
Camille Colloch