Bourges s’anime chaque printemps au rythme de son célèbre festival musical. À cette occasion, nous avons pu échanger avec Pauline Curel, directrice adjointe du festival, qui nous dévoile les coulisses du Printemps de Bourges 2024.
Pouvez-vous nous présenter en quelques mots les grandes lignes de l’édition 2024 ?
Cette 48e édition, du 23 au 28 avril, se veut être une célébration de la musique sous toutes ses formes. Cette édition reste fidèle aux valeurs artistiques qui font l’unicité du Printemps de Bourges : création, émergence et découverte. Nous avons l’ambition de s’adresser à tous et d’éveiller les curiosités à travers nos créations originales. L’ouverture, avec la célébration de l’œuvre de Françoise Hardy, l’hommage à Kurt Cobain, ou encore le palais Jacques-Cœur transformé en palais de la poésie, illustrent notre désir de surprendre et d’embrasser toutes les esthétiques musicales. Les iNOUïS, notre sélection de nouveaux talents, esquissent également notre futur musical.
Bourges s’apprête à devenir Capitale européenne de la culture en 2028. Comment le Printemps de Bourges s’insère-t-il dans cette dynamique ?
L’annonce de Bourges comme Capitale européenne de la culture en 2028 est une formidable opportunité pour notre territoire. Le Printemps de Bourges jouera un rôle majeur dans ce projet culturel et humain extraordinaire. Pour la première fois dans l’histoire des capitales européennes, les musiques actuelles et populaires seront au cœur de l’aventure. Dès cette année, nous entamons une métamorphose pour préparer le festival à son nouveau destin européen. La grande soirée d’ouverture, place Séraucourt, sera un moment phare, ouvert à tous pour chanter, danser et rire sur les airs qui ont façonné notre imaginaire européen commun.
Pourquoi le Printemps de Bourges est-il le rendez-vous incontournable de la filière musicale ?
Le Printemps de Bourges donne le coup d’envoi de la saison des festivals avec plus de 200 concerts organisés, 600 journalistes accrédités, 75 000 festivaliers payants et 250 000 avec les spectacles gratuits… Outre les têtes d’affiche, le Printemps est le premier dispositif national de nouveaux talents, « Les iNOUïS du Printemps de Bourges Crédit Mutuel » est un programme unique de soutien au démarrage des artistes émergent·es qui attire près de 1 000 professionnels en repérage.
Comment le festival s’adapte-t-il aux tensions budgétaires actuelles ?
Le festival subit la hausse des prix ; le transport, les cachets artistiques, les assurances… Aujourd’hui, une jauge complète ne suffit plus à rentrer dans les frais. Le Printemps de Bourges est un festival privé avec une équipe de 9 personnes à l’année et 800 salariés pendant le festival (pas des bénévoles). Son budget de 6,5 millions d’euros est financé à 25 % par les subventions, 33 % par les partenariats privés et le mécénat, et 42 % par la billetterie et autres ressources (bar, restauration…). Il faut noter que le festival est un moteur économique significatif pour Bourges et la région, générant d’importantes retombées pour l’hôtellerie, la restauration, le commerce local, et les services. Avec l’annonce de Bourges comme Capitale européenne de la culture, nous anticipons une augmentation de l’attractivité de la ville. C’est une opportunité de développement et de rayonnement sans précédent pour notre territoire.
Propos recueillis par Sophie Manuel
www.printemps-bourges.com
