Les pépinières Travers cultivent des plantes grimpantes, des petits fruitiers et des rosiers sur leur site de Saint-Cyr-en-Val où œuvrent une cinquantaine de personnes en saison. Une histoire de passion et de relations humaines qui a commencé il y a 150 ans !
150 ans d’âge. Le temps qu’il faut pour faire d’un gland un chêne majestueux. Et d’une passion une entreprise enracinée sur son territoire. En 1870, l’arrière-arrière-grand-père du dirigeant actuel, Arnaud Travers, achète un lopin de terre et y cultive des légumes et de la vigne. « À l’époque, il n’y avait pas de congés payés, pas de vacances, pas de voyages, pas beaucoup de loisirs, raconte Daphnée Travers, responsable RH* et RSE**. Le seul loisir de mon arrière-arrière-arrière-grand-père était de multiplier des plantes d’ornement et, notamment, la clématite, plante alors assez peu connue en France. Ce fut le début de notre production horticole ! »
Depuis, l’entreprise a bien prospéré. Elle emploie aujourd’hui jusqu’à cinquante personnes en saison et affiche un chiffre d’affaires d’environ 3,8 millions d’euros en moyenne sur les cinq dernières années. « Nous nous adaptons à tous nos clients quels qu’ils soient. Nous sommes souvent sollicités sur des projets jamais faits ailleurs comme des plantes grimpantes de dix mètres de haut par exemple ! Nous aimons relever des challenges. »
Un turn-over plutôt faible
Et pour relever ce type de défis, il faut savoir bien s’entourer et garder sa précieuse main d’œuvre. La méthode Travers semble porter ses fruits : la société affiche en effet un turn-over plutôt faible.
D’abord, depuis le regroupement de l’ensemble de la production à Saint-Cyr-en-Val, des multi-chapelles avec double paroi gonflable ont été construites. « Cela a permis d’améliorer la qualité de vie au travail : le travail se fait au sec, à l’abri du vent et du froid, sur de l’enrobé. Par ailleurs, nous sommes une entreprise familiale, un mot qui a plusieurs sens. Il évoque la transmission d’une entreprise qui est restée dans la même famille de génération en génération. Mais il fait également allusion à la manière dont nous gérons les relations humaines. Même si la société grandit, nous essayons de garder ce lien. Nous sommes attentifs à l’épanouissement de nos salariés, à leurs aspirations. Nous développons la polyvalence : multiplication, rempotage, préparation des commandes… Chacun peut passer d’un pôle à l’autre. D’abord, cela évite la routine. Ensuite, cela renforce leurs compétences. Enfin, cela donne plus de sens à leurs missions : ils développent une vision globale de l’entreprise. Ils voient l’impact que leur travail peut avoir sur les autres activités de l’entreprise et sur leurs collègues. »
La société encourage également la mobilité interne. « Des salariés qui sont chez nous depuis plus de 20 ans ont fait plusieurs carrières. Ce n’est pas un diplôme, ce n’est pas l’âge qui fera qu’une personne prendra des responsabilités chez nous. Ce qui compte, c’est la motivation, la volonté. L’école n’est pas le seul moyen d’apprendre et elle ne convient pas à tout le monde. Il nous faut trouver d’autres moyens de former et de se reconvertir plus tard. Nous avons donc mis en place un process de formation interne. »
Une méthode d’intégration qui fonctionne : « Nous ne sommes pas en souffrance sur le recrutement, mais nous sommes très vigilants. Nous n’attendons pas d’être en difficulté pour agir. Nous cherchons donc à apporter de la visibilité à nos métiers en participant à des forums, à des rencontres dans les écoles… et à casser les a priori pour que les gens ne s’empêchent pas de se tourner vers nos métiers. Aujourd’hui, je suis fière de ce que l’entreprise est devenue et des personnes avec qui je travaille au quotidien. »
* Ressources humaines
** Responsabilité sociale des entreprises
Estelle Cuiry