Nuoo, pertinence d’un modèle économique avéré

Julie et Maxime Richard, frère et sœur associés - Crédit photo H. El Yamani / Département du Loiret
Julie et Maxime Richard, frère et sœur associés - Crédit photo H. El Yamani / Département du Loiret

En à peine huit ans, l’entreprise Nuoo, qui diffuse des produits cosmétiques bio, a élargi ses modes de distribution et développé sa propre marque, tout en s’imposant des règles drastiques de qualité. À ce prix, la PME grandit et s’impose comme le leader multicanal de la cosmétique à la demande.

« Pour qu’une entreprise comme la nôtre vive, il faut de l’argent, de la R&D et des communautés privées de clients, qui participent à la création de produits qui leur correspondent. » C’est sur ce principe que grandit Nuoo, entreprise qui diffuse des produits cosmétiques bio. Maxime et Julie Richard, frère et sœur associés, ont débuté en 2015 dans un appartement orléanais, en diffusant par abonnement à leur communauté Internet des « box beauté » personnalisées ; sélection drastique de produits dans une offre mondialisée. Deux ans plus tard, ils ouvrent une première boutique et leur activité devient ainsi multicanale.

Aujourd’hui, l’entreprise compte sept boutiques en France, dont la dernière à Paris, 70 m2 boulevard de Sébastopol, qui propose 3 000 des 4 500 produits que référence Nuoo.

Développer le multicanal

« En ouvrant une boutique physique dans une ville ciblée, on double la clientèle Web de cette ville, explique Maxime. On ne cannibalise pas, bien au contraire, le point de vente devient un centre d’acquisition clients. » Ajoutons que le milieu de la cosmétique est très particulier, avec un camembert à deux parts essentielles : 70 % physique et 30 % Web. Logique pour un secteur si sensoriel. « Il y avait une fenêtre de tir à cette époque, que l’on a saisie. On a atteint l’effet volume nécessaire grâce à nos levées de fonds en 2019. On sort donc du capital risque pour développer l’acquis, et nous serons rentables cette année. »

Opter pour le full remote

Nuoo emploie une trentaine de salariés, dont quatre logisticiens dans son entrepôt de Fleury-les-Aubrais pour le e-commerce et l’approvisionnement des sept boutiques (Orléans, Paris, Clermont-Ferrand, Lyon, Nantes, Angers et Rennes), qui requièrent chacune deux salariés. « Pour l’administratif, nous sommes structurés en grandes lignes, comme la gestion et la logistique, explique Maxime. On fonctionne sur le principe de la délégation de confiance, avec une journée au bureau par semaine, et le reste en télétravail pour ceux qui le souhaitent. Seul le résultat compte. » Le full remote est, dans ce secteur professionnel, un avantage considérable, un gros levier pour recruter les jeunes talents, en particuliers les CRM, référencement naturel et digital, des métiers qui ne s’apprennent pas à l’école mais avec une grande expérience requise.

Associer le client au développement

« Depuis quatre ans, l’offre est pléthorique, observe Maxime. Nous recevons trois à quatre demandes de référencement par jour. » Alors qu’il y a quelques années encore de bons commentaires suffisaient, désormais trois critères doivent être au rendez-vous : naturalité, efficacité et bonnes critiques de la marque. Nuoo teste et fait ce que l’on appelle des « focus groups » avec ses clients volontaires et hyper ciblés lors des commandes de « box beauté ». « Le client a raison », ajoute Maxime, c’est finalement lui qui achète. Le process du référencement est très coûteux, alors on a tout intérêt à ce que ça fonctionne. » Sûr de son mode de fonctionnement, Nuoo a même créé sa propre marque dans des segments où l’offre n’est pas suffisante au regard de la demande. La gelée-boucles, par exemple, a fait l’objet de quinze mois de travail avec le laboratoire pour obtenir le produit parfait. « En matière de cosmétique, on ne peut plus se contenter de créer à partir d’une marque blanche, la concurrence est trop dure. Nombreuses sont les marques qui se créent et meurent aussi vite. »

Stéphane de Laage

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