Manquera-t-on d’eau cet été ?

Crédit photo Freepik - kamchatka
Crédit photo Freepik - kamchatka

Il n’a pas assez plu cet hiver et 75 % des nappes ne sont pas suffisamment rechargées. Une cinquantaine de départements sont ainsi menacés de manque d’eau et pourraient être confrontés à une situation pire que l’été dernier. C’est ce que révèle le dernier état des lieux du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), chargé de surveiller le niveau des nappes.

Les précipitations n’ont pas été assez abondantes cet hiver, période durant laquelle les nappes doivent normalement se recharger (de septembre à mars). Même si l’on a enregistré un excédent de pluie au mois de mars (+40 % par rapport aux normales nationales), cela n’aura pas suffi à la bonne recharge des nappes, qui restent déficitaires pour les trois-quarts d’entre elles. Le manque de pluie a asséché les sols qui ne sont plus capables de bien absorber l’eau.

Le scénario d’une sécheresse pire que celle de l’été 2022 semble se profiler s’il ne pleut pas suffisamment au printemps. Si l’on compare à 2022, l’an dernier à la même époque, seule la moitié (58 %) des nappes étaient insuffisamment rechargées contre 100 % aujourd’hui. Après une sécheresse hivernale et des restrictions inédites à cette période de l’année, les difficultés perdurent donc. Un phénomène peu rassurant quant aux prochains mois, quand on sait que des températures élevées favorisent l’évaporation des nappes et donc la perte d’eau.

Des mesures aussi strictes qu’en plein été

Face à ce constat, les autorités se mobilisent et des mesures de restriction temporaire des usages de l’eau sont déjà prises dans certains départements, afin d’anticiper les conséquences de ce manque de précipitations. Ces mesures imposent une réduction des prélèvements ou leur interdiction pour tout usage jugé non-prioritaire. En clair, seuls l’approvisionnement en eau potable des populations, la santé et la sécurité civile ne sont pas impactés. La gradualité et la temporalité de ces arrêtés varient selon les niveaux des réserves et la gravité constatée. En région Centre-Val de Loire, les départements de l’Indre, d’Indre-et-Loire et du Loir-et-Cher sont concernés par des mesures de niveau Vigilance.

Depuis le mois d’avril, la hausse des températures, la reprise de la végétation et donc l’augmentation de l’évapotranspiration ont limité nettement l’infiltration des pluies vers les nappes. Les tendances dépendront alors de ces facteurs, mais également de la sollicitation par les prélèvements. Le faible enneigement des massifs ne devrait pas permettre de soutenir les niveaux des nappes sensibles à la fonte hivernale durant le printemps.

En l’absence de précipitations suffisantes, la vidange devrait se généraliser à l’ensemble des nappes. Les niveaux devraient alors rester en baisse jusqu’à l’automne. En conséquence, la situation devrait se dégrader, rapidement sur les nappes les plus réactives et les plus sollicitées par des prélèvements et lentement sur les nappes inertielles et peu exploitées. En cas d’absence de pluie et de température élevée, le début précoce des campagnes d’irrigation pourrait également influencer la situation des nappes.

Agriculture, industrie, production d’énergie, usages domestiques… L’eau est au cœur de toutes nos activités. Toutes ces activités sont concernées par la nécessité de préserver nos ressources en eau, si nous ne voulons pas être de nouveau confrontés aux manques d’eau qu’ont connus plusieurs centaines de communes à l’été 2022.

Chaque goutte compte !

Sources : Bureau de recherches géologiques et minières

Centre d’information sur l’eau

Estelle Cuiry

Facebook
Twitter
Envoyer à un ami
LinkedIn