L’utopie verte du Domaine de Chaumont-sur-Loire

Lithographie « Persistance » de Pierre Alechinsky
Lithographie « Persistance » de Pierre Alechinsky

Pour cette seizième saison, le Centre d’Arts et de Nature a invité quinze artistes internationaux à investir l’ensemble du parc, du château et des dépendances avec des œuvres spécialement conçues pour le domaine. Ces créateurs nous invitent, depuis le 1er avril et jusqu’au 29 octobre, à suivre un parcours inédit dans un écrin de verdure et d’architecture.

Le Domaine de Chaumont-sur-Loire est devenu un lieu incontournable de l’art et des jardins grâce à une programmation exceptionnelle. Ce lieu singulier dans la vallée des Châteaux de la Loire attire chaque année plus de 530 000 visiteurs. Au programme de ce parcours : une rétrospective d’Alechinsky, des tableaux de Stefan Râmniceanu et Christian Lapie, des sculptures de Claire Morgan, Grégoire Scalabre, Lionel Sabatté, Bob Verschueren, entre autres.

Un parcours dans le château

Au premier étage, l’exposition entraîne au cœur de plus de soixante-dix ans de création de l’artiste belge Pierre Alechinsky. On suit le parcours d’une vie à travers 274 œuvres. Des premières lithographies de 1948 à celles, plus célèbres, d’après-guerre où il abandonne progressivement l’huile pour des matériaux plus spontanés comme l’encre de Chine. Ce peintre et graveur de 90 ans, appartient au mouvement surréaliste, expressionniste et il est le fondateur du mouvement artistique Cobra. Dans le vestibule, les tableaux et sculptures du roumain Stefan Râmniceanu célèbrent l’univers du livre. Sa façon de peindre avec la mémoire des choses, suscite beaucoup d’émotions. Bien connu pour ses grandes sculptures de figures de bois brut et sombre, Christian Lapie expose dans la galerie de majestueux dessins au fusain.

Puis les dépendances

Les céramiques enchanteresses et virtuoses de Grégoire Scalabre ont pris place, dans les Écuries du Domaine. L’ultime Métamorphose de Thétis est une œuvre monumentale. Ce céramiste a conçu 70 000 amphores miniatures qu’il a créées et assemblées pour un résultat époustouflant. L’artiste irlandaise Claire Morgan, quant à elle, investit la Grange aux Abeilles par une délicate installation. Une œuvre dédiée à l’environnement et aux êtres qui l’habitent, un duel entre la mort et la vie ou tout simplement le passage du temps.

Et le parc

Le parcours se faufile à travers les trente-deux hectares du parc où l’on découvre le nichoir du sculpteur belge Bob Verschueren destiné aux martinets. Ces oiseaux migrateurs pourront pleinement profiter de cette sculpture pour se poser tranquillement. Un peu plus loin, Membrane réalisée in situ par Lionel Sabatté se dresse au détour d’un bosquet. Avec ses arceaux métalliques recouverts de ciment coloré par des pigments naturels, elle offre un passage de transformation.

Les œuvres d’art réalisées sont le fruit d’une véritable rencontre entre les artistes et l’esprit du lieu. La triple identité – patrimoniale, artistique et « jardinistique » du Domaine offre aux visiteurs une expérience culturelle globale, un parcours initiatique riche de découvertes et d’émotions.

Sophie Manuel

Facebook
Twitter
Envoyer à un ami
LinkedIn