Fabiola Cusset est la dirigeante du Studio Ennoblir, spécialisé dans la création d’identités de marques d’entreprises et de personnes. Cette entrepreneuse dans l’âme a toujours baigné dans l’univers de la communication. À quinze ans, elle animait plusieurs Skyblog, puis elle est passée à la création de sites Internet, s’est formée aux métiers du multimédia et de la communication, pour enfin rejoindre l’entreprise Easyflyer où elle est restée pendant sept ans. Le départ de son patron, fondateur de l’entreprise, a été le déclic pour créer sa propre structure en 2020.
Être entrepreneuse
Si vous deviez compléter la phrase suivante, vous diriez quoi ? « Pour passer de l’idée au projet, il faut un peu de… et beaucoup de… sans trop de… pour y arriver. »
Qu’il ne faut pas attendre d’avoir quelque chose de parfait pour se lancer, il faut avoir beaucoup de passion et de volonté, un peu d’égo aussi. C’est-à-dire, avoir cette capacité à se dire « Je fais ce que je veux, et si ça ne me convient pas je ne le fais pas ». Quand j’ai une idée en tête, j’y vais, ça ne marche pas toujours, mais au moins, je tente. Pour la stratégie d’entreprise, il faut avoir cette force de caractère, mais pour son développement et sa rentabilité, il faut aussi pouvoir s’adapter au client. Les projets, on ne les fait pas pour nous, mais pour eux. C’est un équilibre à trouver.
Business model
Vous préférez rester dans votre bureau ou aller sur le terrain ?
Je pense que je suis un peu schizophrène [rires] ! J’ai deux personnalités complètement différentes. Par moments, je vais beaucoup sortir, faire des rencontres et communiquer. Je sais que je peux passer pour quelqu’un d’extraverti, mais en réalité je ne suis pas toujours à l’aise et pour compenser j’ai besoin de m’isoler dans ma grotte pour prendre du recul et travailler sur mes projets. Ça peut être de longues périodes, comme cet été, où je réfléchis, je prévois. Je peux rester chez moi sans un bruit et sans croiser quelqu’un pendant plusieurs jours, j’adore le silence.
Parlons ambition, comment voyez-vous votre entreprise dans dix ans ?
Je suis en train de faire mes prévisions financières pour savoir quel chiffre d’affaires je dois dégager pour embaucher trois salariés, avoir un bureau et du matériel. Ce que je veux, c’est créer de l’emploi et offrir un espace laissant libre place à la créativité.
Parlons de vous
Si vous deviez choisir un mentor, qui serait cette personne ?
Fabien Prêtre, mon ancien patron, m’a forcément influencée. Quand je suis arrivée chez EasyFlyer, nous étions à peine dix, j’ai grandi avec l’entreprise et mes collègues. Quand je suis partie, nous étions plus de cent, j’ai vu tout le développement s’opérer. Mais je dirais que mes inspirations ont été multiples, ce ne sont pas des personnes mais un univers qui m’a toujours guidée. J’ai été élevée dans une cité, la banlieue me plaît beaucoup, pour toutes les valeurs qu’elle dégage : le partage, la vie en collectivité, cette envie de s’en sortir. Bien sûr, il y a des manques, que j’aimerais venir combler.
Quel est votre péché mignon ?
Le gâteau au chocolat, en fait tous les produits sucrés ! J’adore le grignotage, mais c’est horrible, depuis que j’ai entrepris, j’ai pris dix kilos [rires] ! Aussi, j’aime bien me détendre en regardant des documentaires sur Netflix sur les arnaqueurs ou les conditions des personnes racisées, tout ça apprend beaucoup sur la psychologie du genre humain.
Émilie Marmion