Carole Honigmann est l’une des trois femmes brasseuses de la région Centre-Val de Loire. Sa brasserie, qui est installée à Saint-Lubin-en-Vergonnois (41), distribue ses produits aux particuliers et aux professionnels entre Tours et Orléans. Reconnaissables par leurs étiquettes colorées et leurs graphismes soignés, ses bières sont réputées pour leurs arômes subtils et parfois déroutants. Des secrets de recettes formulés minutieusement par cette ancienne ingénieure devenue brasseuse.
Rencontre pour une interview non pas pause-café, mais pause-bière, qui se prête bien à la circonstance.
ÊTRE ENTREPRENEURE
En une phrase, c’est quoi pour toi être une entrepreneure ?
C’est la liberté. Mais attention, à la fois, tu es très libre, mais comme tu dois atteindre tes objectifs, c’est une liberté tenue. Quand on doit rembourser tous les mois des milliers d’euros pour des prêts d’entreprise et se rémunérer, la liberté n’a pas la même signification que lorsque l’on est salarié.
Si tu devais choisir un ou une mentore, qui serait cette personne ?
Dans mon parcours, il y a quelqu’un qui m’a beaucoup apporté, c’est mon parrain d’Initiative Loir-et-Cher, M. Daniel Bry. Par son allure et son attitude, il était un peu comme mon papa chef d’entreprise : à l’écoute, humble, précis. Ses conseils comptables m’ont toujours été transmis avec bienveillance, ce qui me permettait de me repositionner.
BUSINESS MODEL
Si on devait comparer une bonne bière à une bonne entreprise, quels seraient tes secrets de fabrication ?
Avant tout, avoir des bonnes matières premières et puis prendre son temps. La bière, c’est un produit vivant, mais l’apparence est aussi très importante. Comme pour une entreprise, il faut des bases solides et l’image se travaille. Par exemple, pour le graphisme de nos étiquettes de bières, j’envoie des idées au graphiste, mais ensuite, j’aime rajouter des clins d’œil, à la région ou plus personnels. Ainsi, sur la bière Chatulay, une montgolfière est en houblon et c’est un chat qui pêche au bord de la Loire. (Rires amusés) Peu de gens l’ont remarqué.
PARLONS DE TOI
Quelle est ta routine anti-stress ?
Avant d’avoir un enfant, je courais beaucoup et puis j’ai toujours jardiné : j’adore piquer des graines, faire des boutures, planter. Quand mon fils est entré en maternelle, je me suis instauré un rituel : je vais au yoga tous les lundis matin, c’est une manière de démarrer la semaine.
Tu es particulièrement douée pour… et pas douée pour…
Je ne suis absolument pas douée pour chanter ! Je chante très faux… Petite, j’étais dans une chorale d’église, mais ils m’ont fait comprendre que ce n’était pas fait pour moi (rires). Par contre, je suis assez créative, pas dans un domaine précis, mais j’ai souvent des idées, par exemple, quand je cuisine, je fais toujours à ma sauce. Pareil quand je jardine ou quand je bricole !
Quel est ton péché mignon ?
Les figues, j’adore ça ! Ici, je peux en manger directement depuis l’arbre. Je suis alsacienne et là-bas, il fait trop froid pour que ça pousse.
Émilie Marmion