Du 2 au 6 octobre dernier, les Entreprises du Médicament (Leem), Pôle emploi et HandiEM ont organisé la seconde Semaine des métiers de l’industrie pharmaceutique. L’opération a été relayée en région Centre-Val de Loire par le Groupement régional des établissements pharmaceutiques industriels (Grepic) et ses adhérents tels que Delpharm Tours, Delpharm Orléans, Merck Semoy ou encore Fareva Amboise.
À l’échelle nationale, l’industrie pharmaceutique représente 103 000 emplois et, en moyenne, 10 000 recrutements par an sur plus de 150 métiers. En 2022, 14 000 personnes ont été recrutées dans ce secteur. Le Grepic représente Les Entreprises du médicament (Leem) en région Centre-Val de Loire. Il regroupe cinquante sites de production de médicaments dans la région : Delpharm, Merck Group, Sanofi, Servier, Norgine Pharma, Sophartex, Novo Nordisk… Il représente plus de 8 300 salariés et 9 % des effectifs de l’industrie pharmaceutique sur le plan national.
Une fois son diplôme de pharmacie en poche, un jeune a trois possibilités : l’officine, l’hôpital ou l’industrie. Seulement un tiers des diplômés se dirige vers les métiers de l’industrie. Conséquence : les laboratoires pharmaceutiques peinent à recruter alors que les besoins en main d’œuvre existent. L’objectif pour ces laboratoires est donc d’inverser la tendance entre industrie, officine et hôpital et d’attirer de nouvelles recrues.
Blouse blanche et charlotte sur la tête
Pendant la semaine des métiers de l’industrie pharmaceutique, le Groupe IMT a organisé des portes-ouvertes de ses campus à Tours et à Dreux. Le Groupe IMT est une école réputée dans l’industrie pharmaceutique. Le campus de Tours, par exemple, possède deux plateaux pédagogiques. La visite de ces mini-laboratoires, avec blouse blanche et charlotte sur la tête, a permis aux jeunes de se projeter plus facilement sur un poste de travail. « Les retours du public ont été très positifs, se réjouit Hervé Galtaud, directeur général du Groupe IMT. La filière de l’industrie pharmaceutique est assez méconnue. Il y a un réel besoin d’expliquer cette filière et ces métiers. Nous présentons les avantages, mais aussi les contraintes car l’environnement de travail demande beaucoup de rigueur et d’exigence. »
Au sein du Groupe IMT, toutes les formations diplômantes, du CAP au niveau ingénieur, se font en alternance. « Il y a plus d’offres en alternance que de jeunes disponibles, poursuit Hervé Galtaud. Il y a des offres que nous avons du mal à pourvoir faute de jeunes. L’apprentissage se développe beaucoup. Il y a une vraie croissance au niveau du nombre de d’apprentis accueillis. Les résultats sont très importants en termes d’insertion. »
Trente alternants chez Delpharm Orléans
Le 5 octobre, Delpharm Orléans accueillait une vingtaine d’étudiants ingénieurs de Polytech Orléans pour visiter l’usine et présenter les métiers propres aux ingénieurs dans l’industrie pharmaceutique. « L’objectif était d’attirer ces personnes vers ces métiers, faire connaitre et promouvoir les métiers de l’industrie pharmaceutique et faire en sorte que les étudiants se tournent vers l’industrie pharmaceutique », explique Vincent Gatineau, directeur de Delpharm Orléans.
« Notre recrutement est régulier, notamment pour des postes en production, confirme Lionel de Chalain, DRH chez Delpharm Orléans. Une quinzaine de postes sont ouverts sur la partie support et structure. De plus, nous employons une centaine d’intérimaires, en grande partie en production. Il y a un intérêt des étudiants pour l’industrie pharmaceutique, même si c’est quelque chose qu’ils n’avaient pas forcément imaginé. Ce secteur a un lien direct avec la santé des personnes, l’industrie de demain. »
Delpharm Orléans compte trente alternants sur site, allant du bac au bac +6. Chaque année, le laboratoire lance sa campagne de recrutement de ses alternants dès le mois de janvier. « Nos alternants sont plein de ressources, poursuit Lionel de Chalain. Nous devons leur apporter et ils doivent nous apporter quelque chose. Ils nous bousculent sur certains aspects. Il y a une véritable communauté d’alternants et un sentiment d’appartenance à l’entreprise. »
« L’apprentissage est un gros plus »
Le 5 octobre également, plusieurs professionnels du Grepic et anciens diplômés pharmaciens ont rencontré des étudiants de la Faculté de Pharmacie de Tours afin de répondre à leurs questions sur leur parcours et leur métier. C’est le cas d’Asceline de Challemaison, responsable industrialisation au sein de Merck Group à Semoy (45). « Les métiers de l’industrie pharmaceutique sont de plus en plus en tension, explique-t-elle. Merck Group à Semoy recherche actuellement une petite dizaine de personnes allant de l’opérateur au directeur qualité, en passant par l’assureur qualité opérationnelle. Nous recherchons aussi beaucoup d’apprentis. L’apprentissage est un gros plus. Cette table-ronde à la Faculté de Pharmacie de Tours a permis d’échanger en direct avec les étudiants. J’ai présenté mon métier. Les étudiants m’ont posé des questions sur mon quotidien, quoi mettre en avant sur son CV, quel master choisir… Certains sont très motivés à travailler dans l’industrie pharmaceutique. »
Cette semaine des métiers de l’industrie pharmaceutique était ouverte à tous : jeunes scolarisés, étudiants, apprentis, demandeurs d’emploi, salariés en reconversion et Personnes en Situation de Handicap (PSH). Le 4 octobre, le laboratoire pharmaceutique Fareva à Amboise a ouvert ses portes à Pôle Emploi, Cap emploi et Handicap Entreprises du Médicament (HandiEM) afin de faire visiter le site à des PSH.
Maxence Yvernault