Plus de 200 personnes étaient réunies en novembre dernier dans le château de Blois pour les 2es rendez-vous du tourisme durable. Plusieurs témoignages se sont succédés pour apporter leur point de vue sur l’avenir d’un tourisme plus respectueux des hommes et de l’environnement.
Pour ouvrir la matinée, la chambre régionale du commerce et d’industrie et le Comité régional du tourisme, co-organisateurs de l’événement, ont donné la parole à Virginie Raisson Victor, en sa qualité de présidente du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) Pays de la Loire. Elle s’est exprimée avec un discours un brin alarmiste sur les paradoxes du tourisme durable : derrière l’envie de consommer de la nature et du produit local, les GES (gaz à effet de serre) ne cessent d’augmenter et les inégalités sociales se creusent.
Pour rassurer l’auditoire, le voyageur et éditeur Nicolas Breton est venu présenter sa vision et quelques outils pour un tourisme plus respectueux : labels écologiques, plateformes de réservations alternatives, animations valorisant le patrimoine naturel et culturel. Pour lui, « la durabilité est un gage de qualité », qu’il faut valoriser par sa communication. L’émerveillement, l’aventure, l’authenticité et le retour aux choses simples plaisent.
Pour conclure cette matinée, plusieurs acteurs locaux ont pu témoigner de leurs expériences : Cécilie de Saint-Venant, directrice de la communication au Domaine national de Chambord est intervenue pour expliquer tout l’enjeu d’accueillir plus de voyageurs, mais dans de meilleures conditions (plan carbone, de sobriété énergétique, diversification des activités envers les locaux et valorisation de la biodiversité). On retiendra aussi l’intervention de Marie-Christine Clément, à la tête du Grand Hôtel du Lion d’Or, autour de la valorisation du terroir mental, ou comment elle et ses équipes infusent tout ce qui fait la richesse de la Sologne dans les assiettes servies à leurs clients.
Avec un tel patrimoine culturel et naturel, la région Centre-Val de Loire ne manque pas d’atouts pour attirer toujours plus de touristes. L’offre d’expériences nature, de produits locaux et d’opérateurs d’hébergement et de la restauration semble bien pourvue, et tous les acteurs ont l’air de s’accorder sur le fait d’être déjà engagés dans une démarche durable. Cependant, tout l’enjeu de demain sera de pouvoir emmener les touristes dans cette approche. Reste encore du progrès à faire pour offrir une accessibilité des sites (mobilités douces, transports en commun, le dernier kilomètre), travailler sur la mise en valeur des plus petits opérateurs et proposer des offres de séjour dans un rayon géographique raisonnable. Des sujets prédominants et encore à construire pour les professionnels du secteur touristique.
Émilie Marmion