À l’image de la nouvelle usine de préparations culinaires à base de protéines végétales HappyVore, les entreprises de l’agroalimentaire régional se lancent dans l’innovation en associant plaisir gourmand et écoresponsabilité.
« C’est très bon ! », s’est exclamé Bruno Le Maire en dégustant quelques spécialités culinaires de l’usine HappyVore qu’il était venu inaugurer le 17 mai dernier (voir la vidéo sur le site www.lepicentre.online). Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique, faisait ainsi honneur aux productions à base de protéines végétales élaborées par la start-up dans son premier site industriel à Chevilly, au nord d’Orléans. Les deux fondateurs, Guillaume Dubois et Cédric Meston, (voir L’Épicentre de septembre 2022) ont choisi le Loiret pour y installer leur atelier en raison de l’importance de la production de céréales, fèves et légumineuses en Centre-Val de Loire. Parmi les nombreux invités à l’inauguration, Jean-François Loiseau, le président de la puissante coopérative agricole Axereal, se félicitait de l’implantation d’HappyVore dans le Loiret, le département choisi également par la jeune entreprise Intact pour y créer une unité de production de protéines végétales. « Axereal est associé au projet Intact (voir L’Épicentre d’avril 2023) qui produira de 25 à 30 000 tonnes de protéines à Baule et HappyVore sera prioritaire pour la fourniture de nos matières premières », expliquait-il.
Nourritures gourmandes
Présent également à l’inauguration d’HappyVore, Paul-Olivier Claudepierre, l’un des deux repreneurs de la vinaigrerie Martin-Pouret, faisait état d’un projet de collaboration avec HappyVore sur la sapidité des produits de la jeune entreprise.
Le goût, l’authenticité, le respect des équilibres environnementaux et des circuits courts sont aujourd’hui des exigences fondamentales des consommateurs. L’industrie alimentaire de la région Centre-Val de Loire prend en compte ces attentes dans l’évolution de ses pratiques et dans ses créations. « Nous devons proposer des nourritures gourmandes, qui génèrent de la convivialité avec des produits responsables », estime Paul-Olivier Claudepierre qui vient de prendre la coprésidence de l’Association régionale des entreprises agroalimentaires du Centre-Val de Loire, avec Thierry Dubois.
Lourds investissements
Les exemples sont nombreux de l’avancement de cette tendance lourde sur le territoire régional. Le groupe LSDH, l’un des poids lourds du secteur au niveau national, s’y engage avec des investissements conséquents dans un centre d’extraction de jus végétaux, le lancement d’une filière de soja de proximité et son site de culture d’aromates sans pesticide sous la marque des Crudettes.
Le dernier producteur de vinaigre selon la méthode traditionnelle d’Orléans, Martin-Pouret, a relancé la production de cornichons en Val de Loire et vient de poser la première pierre d’une nouvelle usine de 4 000 mètres carrés à Boigny-sur-Bionne représentant un investissement de cinq millions d’euros.
Parmi les récentes implantations d’entreprises alimentaires, il faut aussi citer la Maison Martin, et ses sauces piquantes, à Josnes dans le Loir-et-Cher, ainsi que l’Audace du Goût qui produit des huiles gastronomiques à Saint-Jean-de-Braye, dans le Loiret. Autant d’investissements de valeurs dans les saveurs.
Bruno Goupille
L’agroalimentaire recrute
En région Centre-Val de Loire, 313 entreprises relèvent du secteur de l’agroalimentaire. Elles réalisent un chiffre d’affaires global de plus de 3 milliards d’euros. Comme dans beaucoup de domaines, l’agroalimentaire peine à recruter. « Nous devons faire évoluer l’image de nos entreprises en montrant qu’il y a de la technologie, de bonnes conditions de travail et une certaine noblesse à contribuer à nourrir sainement nos contemporains », estime Paul-Olivier Claudepierre.
Une forte sensibilisation aux métiers de l’agroalimentaire, avec de nombreuses visites d’entreprises, aura lieu au cours d’une semaine nationale du 6 au 10 novembre.
