Tout beaux, tout neufs et tout jaunes, les nouveaux trains Rémi Express commencent à circuler sur les lignes régionales en liaison avec Paris. 32 rames ont été commandées pour un montant de 480 M€.
Les invités à la présentation du 31 mars en gare de Tours ont pu découvrir l’aménagement des nouveaux trains dont la couleur fait référence à celle du tuffeau.
Rémi n’est pas le prénom du chef de gare mais plus administrativement l’acronyme de Réseau de Mobilité Interurbaine. Il n’empêche que Rémi est impatient car c’est sous le vocable de Rémi Express que se rangent désormais les TER (trains express régionaux) du Centre-Val de Loire, autrefois dénommés Corail.
Depuis la loi NOTRe de 2015, la Région a la haute main sur les transports interurbains et scolaires. Elle pilote aussi, depuis 2018, les « trains d’équilibre du territoire » assurant la liaison entre les villes non reliées par la grande vitesse. A ce titre, la région Centre-Val de Loire est devenue l’autorité organisatrice des dessertes longue distance Paris-Orléans-Tours, Paris-Bourges-Montluçon et Paris-Montargis-Nevers, les fameuses lignes « Rémi Express ».
Sur ces axes de grande circulation, les Corail ont fait leur temps. Ils dataient des années 1970 et il était plus que temps de les renouveler. Une très grosse commande a donc été passée auprès du fabricant français de référence, la maison Bombardier du groupe Alstom, implantée à Crespin dans le Nord. La commande porte sur la livraison de 32 rames de la version premium du train Omneo et la facture s’élève à la coquette somme de 480 M€. L’aide de l’Etat a, bien entendu, été obtenue pour signer le très gros chèque auquel s’ajoute 70 M€ pour la construction d’un centre de maintenance en gare d’Orléans.
Quatre exemplaires livrés
Quatre exemplaires du nouveau train ont été livrés en 2020, les 28 autres devant l’être progressivement en 2022. Après une circulation inaugurale le 21 août, une présentation officielle a été organisée le 31 mars dernier en gare de Tours. Ce fut l’occasion pour les invités de découvrir l’allure et les aménagements de ces voitures de nouvelle génération, correspondant à la version haut de gamme de la plate-forme Omneo du constructeur nordiste. Le modèle « Premium » roule plus vite, 200 km/h contre 160 pour la version de base, et offre des conditions de confort améliorées avec des amortisseurs anti-lacets, des portes intérieures pour une meilleure isolation phonique et des sièges plus larges équipés de liseuses et de prises USB. Qui plus est, les rames disposent d’un système d’information par écrans numériques et peuvent accueillir des vélos dans des emplacements appropriés. Chaque rame offre une capacité pouvant aller jusqu’à 370 places, soit 1 120 places pour un train de trois rames.
Des sous-traitants en Loir-et-Cher
Cerise sur le gâteau, les trains Omneo ont reçu la certification « Origine France Garantie » en 2019. La commande de la Région représente près de 500 000 heures de production pour Bombardier et pour ses sous-traitants dont certains sont implantés en Centre – Val de Loire, et particulièrement en Loir-et-Cher avec Barat à Saint-Aignan-sur-Cher pour les portes de cabines, Stauff SA à Vineul pour des éléments intérieurs, ou Cooper Capris SAS à Nouan-le-Fuzelier pour des composants électriques.
Le nouveau centre de maintenance sera construit d’ici 2022 sur un terrain de 75 000 m2 appartenant à SNCF.à mi-distance des gares d’Orléans et des Aubrais. Le bâtiment de 6 700 m2, construit sur l’ancien site du logisticien DB Schenker, comprendra des ateliers de réparation et d’entretien. Il fera travailler 60 agents et encadrants SNCF.
Bruno Goupille
Un réseau multimodal unique
Lors du transfert de la compétence des transports interurbains et scolaires en 2017, la Région Centre-Val de Loire a créé le réseau multimodal unique RÉMI (Réseau de Mobilité Interurbaine). Ce réseau rassemble les trains, les lignes régulières de car, les transports scolaires et le transport à la demande. Chaque jour, en temps normal, le réseau REMI voit passer 70 000 voyages sur le mode ferroviaire, près de 15 000 voyages commerciaux sur les lignes routières régulières interurbaines, et environ 200 000 voyages scolaires