Les industriels de l’agroalimentaire mobilisés autour de l’usage de l’eau

De gauche à droite, Michaël Navarro et Sophie Le Gac de Setec Hydratec, Ludovic Lanouguère, chef de projet Life Zeus chez Monin.
De gauche à droite, Michaël Navarro et Sophie Le Gac de Setec Hydratec, Ludovic Lanouguère, chef de projet Life Zeus chez Monin.

La Chambre de commerce et d’industrie du Loir-et-Cher a reçu une quarantaine d’acteurs économiques le 28 mars dernier, au sein de son pôle agroalimentaire Food Val de Loire du Controis-en-Sologne, pour évoquer la gestion de l’eau. Industriels et spécialistes du domaine ont pu témoigner des solutions à mettre en œuvre pour préserver cette ressource.

En introduction, Marie Servière, hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), est venue présenter la mécanique du cycle de l’eau : « Il faut savoir que la goutte d’eau qui s’écoule aujourd’hui ne sera pas bue avant des années », a-t-elle affirmé. On retiendra qu’en fonction de la nature des nappes phréatiques, plus ou moins libres ou captives, leurs cycles de remplissage et de déversement fluctuent, ce qui rend irrégulière la capacité disponible à l’instant T. Le BRGM suit toutefois l’état des nappes en temps réel grâce à l’outil MétéEAU, qui permet d’anticiper les pénuries et de prendre des mesures préventives de restriction.

Pour éviter d’en arriver là, d’autres moyens sont possibles, comme la réduction, le réemploi et le recyclage, expliqués par le bureau d’études SETEC HYDRATEC. Les industries Monin et Saint-Michel, témoins de la table ronde, ont illustré ces propos. Ainsi, lorsque, en 2014, le dirigeant de Monin décide de construire sa nouvelle unité de fabrication en périphérie de Bourges, il fait réaliser plusieurs études pour fonctionner en zéro rejet et réduire ainsi de 60 % la consommation d’eau prélevée. De son côté, le biscuitier Saint-Michel a expliqué comment il étudie, site par site, les possibilités de diminuer la consommation, réemployer ou recycler l’eau, parfois en impliquant ses équipementiers pour que la conception des machines intègre ce paramètre. Une manière de réfléchir et d’aborder la raréfaction de l’eau sous un angle positif, puisque, comme l’a rappelé Sylvain Chamaillard, du pôle de compétitivité DREAM, « les restrictions impliquent des innovations, qui peuvent se transformer en “eau-pportunités” ».

Émilie Marmion

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