Le Yack : des sources d’inspiration diverses pour des créations artistiques uniques

Crédit photo DR
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Vous avez peut-être vu ses œuvres dans plusieurs lieux culturels de la métropole d’Orléans. De l’héritage familial à l’exploration numérique, découvrez l’évolution du travail d’Alexandre Pelletier, alias Le Yack.

La passion pour la peinture de celui qui se cache sous le pseudonyme Le Yack serait-elle héréditaire ? « Ma mère faisait beaucoup de dessins. J’ai baigné dans un univers artistique toute mon enfance. J’étais plutôt amateur de BD quand j’étais plus jeune, mais pas fermé aux autres formes d’art, et mes parents m’avaient abonné au magazine Regards sur la peinture. On y trouvait des portraits d’artistes, du plus classique au plus moderne. Peu à peu, je suis sorti du schéma de la BD. À 16 ans, j’arpentais la campagne, mon chevalet sous le bras, pour réaliser des croquis en plein air et des tableaux impressionnistes. Peu de temps après, j’ai eu la chance d’être exposé pour la première fois à Loches. »

Mais le jeune Alexandre a tellement entendu dire qu’il est difficile de gagner sa vie comme peintre qu’il préfère assurer son avenir en s’inscrivant à l’Institut des Arts visuels (aujourd’hui École supérieure d’Art et de Design) d’Orléans. « J’ai abandonné l’idée de faire de la peinture et le dessin est devenu quelque chose d’uniquement professionnel. »

Une deuxième chance pour une deuxième vie

Printemps 2020. La France est confinée. « En faisant du tri, ma compagne est tombée sur de vieux cartons contenant mes croquis. Je les ai redécouverts. Ça a été un déclic. Je me suis remis à peindre. »

Le second déclic aura lieu à l’Empreinte Galerie à Orléans. « Je suis allé voir une exposition du street-artiste Monsieur Mollotov. Il réalise des fonds très colorés avec des personnages ou des objets centraux en noir et blanc. J’ai montré deux-trois tableaux à la propriétaire de la galerie, Lydia Desbois. On a fixé une date d’exposition et j’ai réalisé des œuvres, très orientées street-art, mêlant peinture classique et writing, avec l’objectif d’exposer. »

L’artiste commence à utiliser des outils numériques pour concevoir ses œuvres. « Aujourd’hui, les logiciels, soutenus par l’intelligence artificielle, les équipements, sont de plus en plus performants et permettent aux artistes de créer des choses incroyables. » Le peintre réalise ses dessins sur tablette ou ordinateur avec l’aide d’applications de traitement de l’image, puis projette son travail numérique sur une toile qu’il peint. « La phase de peinture est une tout autre affaire. Il faut donner de la profondeur, de l’intensité au tableau, travailler sur la saturation des couleurs, la lumière, rehausser certaines zones de la scène. »

Fernando Botero, Dali, Edward Hopper, Gustav Klimt, Tamara de Lempicka, Van Gogh… Alexandre aime détourner les œuvres des grands de la peinture ou s’inspirer d’un style, d’une ambiance. « Le travail d’Edward Hopper, notamment Nighthawks, m’a amené à m’interroger sur la question de la lumière. J’ai fait des recherches. Le sujet de la solitude dans des lieux publics est prédominant et cette série de toiles a énormément touché les gens. Ça fédère parce que c’est intemporel. On ne sait pas trop dans quelle période on se situe. Ça permet de se projeter dans le présent. »

À ceux qui rêveraient d’une reconversion artistique, il lance : « Je suis la preuve vivante qu’il n’y a pas d’âge pour commencer dans ces métiers-là. Ça se révèle à un moment de la vie. »

Estelle Cuiry

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