Lancée en 2019, Le Train est la première compagnie ferroviaire française privée à grande vitesse. Ses trains devraient commencer à circuler fin 2025-début 2026. Ils desserviront l’ouest de la France, et notamment la gare de Tours-Centre.
Prenons un trajet Bordeaux-Rennes. Aujourd’hui avec la SNCF, il nécessite une correspondance à Paris. À l’avenir, Le Train utilisera les lignes à grande vitesse (LGV) existantes, mais sans passer par Paris. Les trajets Bordeaux-Rennes et Bordeaux-Nantes s’arrêteront à la gare de Tours-Centre, mais ne passeront pas par Paris. Tours sera à 1h30 de Nantes et de Bordeaux, et à 2h de Rennes. L’entreprise prévoit même de prolonger la ligne jusqu’à Arcachon, soit 2h10 de trajet entre Tours et Arcachon.
Onze villes desservies
Au total, onze villes seront desservies, dont Tours. Cela représente cinquante trains quotidiens dans le Grand Ouest dès la première année. Mais, pourquoi commencer par desservir l’ouest de la France, et non tout le pays ? « Monter une entreprise ferroviaire demande beaucoup de capitaux, explique Catherine Pihan-Le Bars, directrice générale adjointe aux opérations chez Le Train. Le prix d’un train est équivalent à celui d’un avion ». À long terme, Le Train vise un développement dans les autres régions de France, toujours sans passer par Paris.
Quant au choix de se concentrer sur la grande vitesse, pour les Français, « le choix du mode de transport est lié au temps de transport, remarque Catherine Pihan-Le Bars. Notre offre doit être performante par rapport à la vie des gens ». La compagnie entend proposer des liaisons plus tôt le matin, plus tard le soir, le week-end, aussi bien pour les actifs que pour les touristes.
Un secteur en tension
Pour Le Train, l’expérience à bord sera également un enjeu important. Dix rames grande vitesse de 350 places chacune seront en circulation. Les trains seront sur un seul niveau, contrairement aux TGV de la SNCF qui sont sur deux niveaux. Forcément, le nombre de places sera moins important par rapport à un TGV de la SNCF. « C’est un choix en termes d’expérience client », justifie la directrice générale adjointe. L’entreprise entend également proposer quarante places vélos à bord et des espaces bagages plus grands.
Le Train est un nouvel acteur dans un secteur déjà en tension en termes de main d’œuvre. « Nous travaillons l’attractivité de notre entreprise. Nous recrutons plus largement et nous formons nos conducteurs. Une formation complète dure huit mois. Nous travaillons avec des organismes de formation ». Il reste donc un an et demi à l’entreprise pour trouver le personnel qui conduira les trains de demain.
Maxence Yvernault