Le Lignage, le retour d’un cépage rare

La plantation du Lignage au Clos du Tue Bœuf.

 

Le Lignage, ancien cépage ligérien, réintroduit dans le Loir-et-Cher. Ce cépage disparu vient d’être replanté aux Montils par l’association Agir pour les cépages rares en Centre-Val de Loire et l’association vigneronne des cépages rares du Berry et de la Sologne.

La plantation de 82 pieds du cépage Lignage qui a eu lieu le 4 avril dernier au Domaine Clos du Tue Bœuf sur une parcelle située aux Montils (41) est un moment historique. Totalement disparu, on retrouve trace de ce cépage ancien dans les écrits du XVe siècle et les ouvrages ampélographiques. Implanté anciennement entre Amboise et Orléans, il figure parmi les cépages généralement décrits comme le vignoble réputé de la Côte des Grouëts dans la région de Blois. Il est présenté comme un vin rouge fin, délicat, peu coloré et semble réputé dans son époque.

Ce projet de relance du Lignage a été impulsé par un domaine viticole du Loir-et-Cher, la famille Puzelat qui a toujours eu la volonté de replanter des cépages historiques dans son domaine du Clos du Tue Bœuf. « Mon père pensait en avoir planté dans les années 1970. Mais il s’agissait en fait de Gascon» précise Thierry Puzelat. Une réintroduction pas si simple puisque la seule souche de ce cépage, conservée au Centre de ressources biologiques de l’Inra de Vassal-Montpellier, a été virosée en 2018. Après quatre années de travail pour assainir cette souche, la plantation des premiers pieds a pu avoir lieu en avril 2022.

Un enjeu de biodiversité

Ce cépage avait la réputation d’un cépage fin, souvent associé au Pinot Noir. Il semble que sa disparition soit plus liée à sa faible production (comme beaucoup d’autres) plutôt qu’à ses qualités gustatives. Révélant des notes florales et fruitées, les vins devraient être à l’acidité élevée avec un faible degré d’alcool. En plus de l’intention historique et de l’intérêt gustatif, l’enjeu reste la biodiversité servit par le patrimoine du terroir local. En effet, cette plantation expérimentale portée par l’Union pour les Ressources Génétiques du Centre-Val de Loire (URGC) a pour objectif l’inscription au catalogue officiel afin de permettre aux vignerons de s’approprier à nouveau ce cépage. « Cette parcelle expérimentale est une représentation de la biodiversité viticole du territoire, elle répond aux enjeux sociétaux et environnementaux actuels et futurs.  » précise François Bonhomme, président de l’URGC. Un cépage potentiellement très indiqué dans l’aire de réchauffement climatique actuelle du Val de Loire.
 
« L’idée est d’en faire un mono cépage, tout au moins dans un premier temps, afin de juger de ses qualités intrinsèques. Selon la littérature, nous devons nous attendre à un vin rouge léger et fruité. Mais nous jugerons de cela après les premières vinifications. » s’enthousiasme Thierry Puzelat. Des saveurs que nous sommes pressés de découvrir, rendez-vous donc dans quatre ou cinq ans pour la dégustation !

Thierry Puzelat dans la parcelle Lignage.
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