Depuis le 10 avril, les laboratoires vétérinaires sont autorisés à effectuer des tests de dépistage du Covid-19. Un victoire pour les élus locaux, mais aussi pour le laboratoire d’analyses et groupement d’intérêt public (GIP) Inovalys.
« Enfin ! », peut-on lire en titre du communiqué de presse envoyé par le Conseil départemental d’Indre-et-Loire au sujet de l’autorisation obtenue par les laboratoires vétérinaires de conduire des tests pour dépister le Covid-19. Annoncée par le ministre de la Santé Olivier Véran et soutenue par le président du Sénat et ancien vétérinaire Gérard Larcher, la décision était fortement attendue par la profession, mais aussi par les élus locaux. Pour les présidents des Conseils départementaux d’Indre-et-Loire, du Maine-et-Loire, de la Sarthe et de Loire-Atlantique, elle signifie que le GIP Inovalys, laboratoire spécialisé dans la santé animale, l’agroalimentaire et l’environnement implanté dans les villes de Nantes, Angers, Le Mans et Tours, peut désormais participer à la lutte contre la propagation de l’épidémie.
Selon Bruno Caroff, pharmacien biologiste et directeur général du GIP Inovalys, des réactifs ont été commandés dès la parution de l’arrêté, soit le 5 avril dernier. Si quelques semaines ont été nécessaires à la validation de la méthode et à la formation des personnels de laboratoire – les tests Covid-19 nécessitent un process de détection spécifique –, les sites de Tours et de Nantes sont désormais prêts à effectuer 1000 tests par jour. Les sites d’Angers et Le Mans, quant à eux, gardent à leur charge les analyses effectuées dans le cadre de la surveillance des maladies animales. Toutefois, Bruno Caroff tient à préciser que ces tests ne seront conduits que si les laboratoires de biologie humaine n’ont plus la capacité à absorber toutes les demandes, auquel cas Inovalys constituera une sécurité.
Si Tours et Nantes sont bien en capacité d’effectuer 1000 analyses par jour, reste à Inovalys la charge de conventionner avec d’autres laboratoires du territoire. C’est chose faite pour Tours, qui a déjà signé une convention avec le laboratoire de biologie médicale multi-sites ABO+. Si ce dernier n’est pour l’instant pas débordé face à la demande, « le nombre de tests à effectuer dépendra de la stratégie adoptée pour le déconfinement », estime le directeur général du GIP. Pour rappel, le président de la République annonçaient dans son allocution du 13 avril que la France serait « en capacité de rester toute personne présentant des symptômes » à partir du 11 mai [date annoncée du déconfinement, ndlr] ».
Par Juliette Lécureuil
Inovalys, la biologie au service de la santé animale
Alors que le groupement d’intérêt public (GIP) Inovalys vient de se voir accorder le droit d’effectuer des tests de dépistage du Covid-19, portrait de ce laboratoire spécialisé notamment dans la santé animale.
Regroupement de quatre laboratoires publics implantés respectivement dans le Maine-et-Loire (à Angers), dans la Sarthe (au Mans), en Loire-Atlantique (à Nantes) et en Indre-et-Loire (à Tours) le GIP Inovalys est spécialisé dans les domaines d’activité suivants : la biologie vétérinaire, l’environnement et l’agroalimentaire.
Sur les 430 salariés que compte le GIP, 130 travaillent dans les services commerciaux et administratifs, et les 300 autres exercent une activité de laboratoire. L’équipe pluridisciplinaire qui conduit les analyses est composée de secrétaires techniques de laboratoire, de préleveurs, de techniciens, d’ingénieurs, de vétérinaires, etc. Autant de métiers qui permettent chaque jour de répondre à la demande en analyses.
Pour la partie biologie vétérinaire, ces analyses permettent notamment de participer au réseau national d’épidémio-surveillance, dont l’objectif est de maîtriser les maladies animales. Contrôles avant export d’animaux, suivis de cheptel, diagnostic de maladies chez des animaux de compagnie… La demande est variée, et émane autant des éleveurs que des cabinets vétérinaires ou de la direction départementale de la protection des populations (DDPP), en charge du contrôle des denrées alimentaires sur le territoire.
Indispensable à la surveillance de la qualité de l’environnement (eaux, air, sols, amendements organiques, boues, sédiments etc.), le volet environnement permet notamment aux collectivités, régies municipales ou distributeurs privés de contrôler la qualité de l’eau potable et d’effectuer un suivi des stations d’épurations, en réalisant des analyses physico-chimiques, microbiologiques, parasitologiques, etc.
Enfin, pour répondre aux attentes des filières agro-alimentaire, le GIP Inovalys assure du suivi de production et réalise toutes sortes de contrôles destinés à garantir la sécurité et la qualité des aliments (matières premières et produits finis). Un laboratoire d’oenologie permet également aux producteurs viticoles ou aux industriels des filières vins et spiritueux d’effectuer des mesures de paramètres chimiques sur leurs produits, de manière à s’assurer qu’ils satisfont certains critères.
Une baisse d’activité durant la crise sanitaire
Selon son directeur général Bruno Caroff, Inovalys connaît depuis l’annonce des mesures de confinement une baisse sensible d’activité plus ou moins importante selon les secteurs d’activité. « Pour la partie alimentaire, l’activité a été réduite d’au moins 50 % dès les premiers jours du confinement », explique-t-il, ajoutant qu’une baisse sensible a aussi été constatée pour le volet environnement.
Si les analyses menées dans le cadre de la santé animale se poursuivent au même rythme qu’avant l’épidémie de Covid-19, seul 60 % de l’effectif travaille. Le reste du personnel est en congé, en arrêt maladie ou en confinement pour ceux qui sont les plus vulnérables et ont été identifiés comme des personnes « à risque ».
Par Juliette Lécureuil