Le Centre-Val de Loire, bastion de l’armement

L’entreprise CILAS, dont le siège est à Orléans, met au point des systèmes d’arme par laser qui équipent navires et avions militaires.

Historiquement implantée en Centre-Val de Loire, la filière de l’armement y pèse très lourd. Elle fait travailler directement plus de 20 500 salariés dans 230 établissements. Une étude de Dev’Up soulève le filet de camouflage.

Depuis la décision de Napoléon III de créer, à Bourges en 1860 une fonderie impériale de canons, l’industrie de l’armement a prospéré au centre de la France, loin des frontières et donc de l’ennemi. Entretemps, les ennemis ont changé et les moyens modernes de destruction pulvérisent aussi les distances. Néanmoins, la filière militaire a fait souche en Centre-Val de Loire et occupe un bastion économique de premier plan.

Une récente étude très fouillée de Dev’Up, l’agence de développement économique de la région, explore ce pan de l’économie régionale par nature discret. On y apprend que l’industrie de l’armement fait travailler 20 560 salariés dans 229 établissements très précisément.

Deux places-fortes : le Loir-et-Cher et le Loiret

La répartition de ces industries sur le territoire régional a conservé des traces du second Empire car le seul département du Cher accueille près d’un tiers des effectifs dans 49 entreprises. Les deux autres places fortes départementales sont le Loir-et-Cher (55 établissements, 17 % de l’effectif) et le Loiret (49 établissements, 23% de l’effectif) qui emploient à eux deux 40% des salariés de ce secteur.

Parmi les gros employeurs en Loir-et-Cher figure Thales Avionics, à Vendôme et ses 570 salariés qui fabriquent des instruments électroniques pour les avions militaires. Toujours en Loir-et-Cher, Daher Aerospace dispose de deux implantations, à Montrichard et Saint-Julien de-Chédon, pour la réalisation de conteneurs de missiles et d’abris mobiles faisant travailler 554 personnes.

Une filière d’excellence

 

Dans le Loiret, les missiles de Thales occupent 692 personnes à Fleury-les-Aubrais et La Ferté-Saint-Aubin, tandis que Roxel emploie 180 salariés à la fabrication de leurs systèmes de propulsion. Moins connue, Junghans T2M, également à la Ferté-Saint-Aubin, réalise des fusées et des dispositifs d’armement ou de mise à feu sur un site où travaillent 100 personnes.

Ces entreprises font partie des maîtres d’œuvre industriels (MOI) qui constituent une filière d’excellence en Centre-Val de Loire. Elle se caractérise par une grande complémentarité entre les établissements de production, avec de grandes entreprises référentes comme MBDA, Nexter, Thalès ou Safran, et des acteurs sous-traitants dans des spécialités comme le travail des métaux, du caoutchouc, des matériaux composites ou des composants électroniques.

33,6% d’augmentation des paiements

Si elle a pu vivre à certaines périodes de sérieuses réductions d’activité et d’effectif, la filière de l’armement en Centre-Val de Loire n’apparaît pas comme menacée à court et moyen termes. Elle s’est structurée et organisée autour de pôles de compétitivité comme Aérocentre pour l’aéronautique, de groupement d’entreprises et de centres de ressources.

 

Avec 33,6% d’augmentation entre 2018 et 2019, le Centre-Val de Loire a été le plus important bénéficiaire de l’augmentation des paiements du ministère des Armées qui reste le principal client des industries de l’armement. Quant à connaître le chiffre d’affaires exact… Secret défense !

Par Bruno Goupille

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