L’alternance, c’est tendance !

Carte de l’évolution des contrats par alternance en Centre-Val de Loire entre 2021 et 2022.
Carte de l’évolution des contrats par alternance en Centre-Val de Loire entre 2021 et 2022.

Les bienfaits de l’alternance, entre cours théoriques et applications pratiques, ont gagné tous les domaines de formation, de l’apprentissage aux grandes écoles. En Centre-Val de Loire, elle progresse largement dans tous les secteurs d’activité. Plus que jamais, l’alternance, c’est tendance.

Plus 25 % en 2012, plus 45 % en 2022, même corrigés des « variations covidiennes » ces pourcentages donnent la mesure de l’évolution de la formation par apprentissage en Centre-Val de Loire. La DRETES (direction régionale de l’économie, du travail de l’emploi et des solidarités) en dresse le constat et note que les certifications de niveau bac sont les plus nombreuses, le niveau bac + 2 représentant 21 %, celui de bac + 3 se situant à 27,8 % et le niveau au-delà est à 7,23 %. Mais, la tendance est plutôt à la montée en gamme de l’offre avec une progression de 59 % des niveaux bac + 3 et 4.

En toute logique, les départements les plus actifs sur le plan économique, le Loiret et l’Indre-et-Loire, concentrent 58 % du volume des formations par alternance.

Les métiers artisanaux en pointe

Centré sur l’activité des entreprises de moins de onze salariés, l’Opco EP (opérateur de compétences des entreprises de proximité) note que la part de contrats d’alternance dans cette catégorie est plus importante en Centre-Val de Loire (79 %) qu’en moyenne toutes régions confondues (77 %). Ce sont les branches professionnelles de la boulangerie-pâtisserie, de la coiffure, de l’immobilier et de la pharmacie qui ont le plus recours à l’alternance.

Dans la dernière édition de son « baromètre de l’artisanat », l’Institut supérieur des métiers, soutenu par la MAAF, observe également la forte croissance de l’apprentissage, en hausse globale de 14 % sur un an par rapport à 2021. Les entreprises artisanales ont formé plus de 8 700 jeunes en Centre-Val de Loire, avec une progression de 24 % pour les activités artisanales de fabrication. L’institut relève enfin que 65 % des jeunes diplômés trouvent un emploi dans les six mois, confirmant le rôle central de l’alternance pour l’accès à la vie active.

La chambre régionale de métiers s’inquiète d’une baisse des financements

Présidente de la chambre régionale de métiers, Aline Mériau dit « stop » aux menaces de réduction des financements publics.
Présidente de la chambre régionale de métiers, Aline Mériau dit « stop » aux menaces de réduction des financements publics.

Alors que la croissance du nombre d’apprentis connaît une progression constante, la présidente de la chambre régionale de métiers, Aline Mériau, s’insurge contre la diminution des financements publics.

Malgré quelques tensions sur certaines formations, la situation de l’apprentissage artisanal en Centre-Val de Loire se porte plutôt bien. À la rentrée de septembre, 4 224 contrats d’apprentissage étaient dénombrés dans les CFA des six départements, en hausse de 1 %, mais à un niveau généralement atteint seulement en octobre par le passé. Avec un taux de remplissage de l’ordre de 89 %, les dix sites de formation du campus des métiers et de l’artisanat régionaux font pratiquement le plein. Toutefois, certains métiers accusent un recul significatif, notamment dans le secteur soin et beauté, en baisse de 13 %, et de l’hôtellerie-restauration, en retrait de 6 %.

Le niveau du CAP demeure la base du dispositif de formation avec 62 % des effectifs, tandis que le niveau bac et bac pro représente 28 %. On observe également une féminisation croissante dans certains métiers comme la pâtisserie avec 43 % de filles, et jusqu’à 71 % pour le niveau brevet professionnel.

Le coup de gueule de la présidente

Mais, à l’occasion d’une conférence de presse, le 7 septembre dernier, la présidente de la chambre régionale de métiers, Aline Mériau, a exprimé un « coup de gueule » contre les « diktats » des pouvoirs publics réduisant la prise en charge des coûts de formation. « Ces coupes drastiques sont intolérables, a-t-elle estimé. Jusqu’ici, nous pouvions dégager des bénéfices qui nous permettaient de financer les investissements indispensables à l’évolution technologique de nos plateaux techniques et donc à la qualité de nos formations. Désormais je dis “stop”, on ne peut plus continuer comme cela. »

Cette réaction fait suite notamment au projet de réduction de 5 % de la prise en charge des frais de formation par France compétences, ce qui entraînerait pour la chambre de métiers du Centre-Val de Loire une réduction budgétaire de l’ordre de 2 millions d’euros.

« Ces coupes drastiques sont intolérables. »
Aline Mériau
Présidente de la chambre régionale de métiers

La région et Atlas lance une formation à la cybersécurité

La région Centre-Val de Loire et l’opérateur de compétences Atlas, spécialisé dans la formation par alternance aux métiers financiers, ont signé un partenariat portant sur le domaine de la cybersécurité. Sur la base d’un cofinancement pris en charge à 70 % par la région et 30 % par Atlas, une plateforme de formation en cybersécurité, baptisée « CyberRange », a été ouverte en septembre. Cette plateforme simule des scénarios de cyberattaques réalistes dans un environnement contrôlé et sécurisé. Le nouvel outil a pour objectif de faire monter en compétences des étudiants sur le domaine de la cybersécurité en offrant aux apprenants la possibilité de mettre en pratique leurs connaissances dans un environnement simulé, sans risque pour les systèmes et les données réels.

Atlas accompagne 2 200 entreprises dans la région Centre-Val de Loire pour des formations par alternance aux métiers de l’assurance, de la banque et de la finance.

Negoventis développe les forces de vente

Porté par les chambres de commerce et d’industrie, le réseau de formation commerciale Negoventis compte plus de cent établissements en France. En Centre-Val de Loire, il dispose de six campus dédiés à la formation par alternance aux métiers du commerce, de la vente et de la distribution. À l’issue d’un cursus d’une année, les étudiants accèdent à un diplôme de niveau bac + 3 de responsable de développement commercial, de distribution omnicanale, ou de chargé de clientèle en banque et assurance.

Environ 180 alternants suivent chaque année ces formations, avec un taux de réussite de plus de 85 % à l’examen et la quasi-certitude d’être embauché (98 % d’insertion professionnelle).

Le Loir-et-Cher, avec 40 étudiants cette année, et l’Indre, avec 55 candidats, réunissent les effectifs les plus nombreux, tandis que le Loiret (18 inscrits) et l’Indre-et-Loire (20 inscrits) ressentent les effets d’une plus forte offre concurrentielle. En cinq ans, près de 800 alternants sont venus grossir le bataillon des forces de vente commerciale.

Témoignage d’Audrey, étudiante au CCI campus de Blois

Audrey suit une formation en bachelor responsable de développement commercial.
Audrey suit une formation en bachelor responsable de développement commercial.

« Beaucoup de mes profs m’avaient conseillé de partir en alternance parce que c’est le meilleur moyen de s’immerger dans la vie professionnelle tout en continuant les études », explique Audrey, alternante en bachelor responsable de développement commercial au CCI Campus de Blois. À la fin de son BTS, elle a intégré le centre de relation clientèle de la Caisse d’épargne Loire-Centre à Blois. Elle alterne une semaine en entreprise et une semaine de formation. « On a toujours des formateurs super qui expliquent très bien et qui ont toujours des anecdotes sur leur expérience professionnelle, ajoute-t-elle. C’est une formation complète, variée et qui répond à mes attentes. »

Bruno Goupille

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