L’aéroport de Châteaudun sur la piste d’un nouveau décollage économique

Le projet Revivisco est porté par Benoit Lonceint, chef d’entreprise, Fabien Verdier, maire de Châteaudun et président du Grand Châteaudun et Lionel Raymond, ex commandant de la base aérienne et directeur de la Société Publique Locale Air Châteaudun.

Un vaste projet de reconversion vise à transformer l’ancienne base aérienne militaire de Châteaudun en aéroport commercial et en pôle d’activités économiques. 18 millions d’euros sont mobilisés pour faire redécoller l’aéroport.

« Exincta revivisco » : éteinte, je renais. La devise de la ville de Châteaudun (Eure-et-Loir) s’affiche sous le phénix perché au sommet du monument de sa place centrale. L’oiseau mythologique qui renaît de ses cendres évoque l’épisode héroïque du 18 octobre 1870, lorsque gardes nationaux et francs-tireurs firent face à une division prussienne dix fois plus nombreuse. Finalement vainqueurs, les prussiens mirent le feu à la ville qui fût la cinquième de France à être décorée de la Légion d’honneur.

Au 21ème siècle, la bataille est devenue économique. La ville de Châteaudun et son agglomération de 40 000 habitants souffrent de la fermeture de la base aérienne militaire qui est effective en ce mois de septembre après 87 années d’activité. Mais le phénix n’a pas poussé son dernier cri et « Revivisco Châteaudun 2030 » entend le démontrer.

Énorme potentiel

Ce titre désigne le projet de reconversion de l’ancienne base en aéroport commercial et en pôle d’activités économiques. Il est porté depuis 2019 par Benoit Lonceint, entrepreneur bien connu dans le Loiret pour y diriger un groupe de restauration rapide et pour avoir présidé l’Union des entreprises du département. Aviateur, il est aussi à l’origine de la création d’une plateforme de réservation d’avions d’affaires. Il ne se résigne pas à voir disparaître le site de 450 hectares et sa piste de 2 300 mètres avec sa tour de contrôle et ses 75 000 m² de hangars et bâtiments techniques, sans oublier deux immeubles de 200 logements. La base accueille également un musée de 45 avions de chasse.

« Il y a un énorme potentiel à revaloriser pour faire de l’aéroport de Châteaudun un booster économique et industriel de premier plan », annonçait Benoit Lonceint lors d’une réunion de chefs d’entreprise à la mi-juin, au siège du Crédit Agricole Centre-Loire, en compagnie de Fabien Verdier, le maire de Châteaudun et président du Grand Châteaudun. La collectivité va d’ailleurs devenir propriétaire, en octobre, de l’emprise foncière sous la forme d’une Société Publique Locale.

Premiers vols en 2026

Des moyens financiers significatifs sont désormais mobilisés grâce aux 10 M€ du Contrat de Redynamisation du Site de Défense (CRSD) signé avec l’Etat, et à des aides à la création d’entreprise qui portent à 18 M€ le fonds d’amorçage.

Une étude de marché a estimé le trafic commercial à 1,2 million de passagers à l’horizon 2035, avec un point d’équilibre intermédiaire à 500 000 passagers. L’aéroport pourrait desservir l’Europe du Nord et le bassin méditerranéen, en délestage du trafic d’Île-de-France saturé. Les vastes entrepôts pourraient accueillir des activités de maintenance et de fret commercial. La création d’un parc photovoltaïque de 100 hectares est également à l’étude.

Le planning envisage l’inauguration du nouveau terminal et les premiers vols commerciaux en 2026. Le phénix de Châteaudun pourra alors déployer à nouveau ses ailes.

Bruno Goupille

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