À l’initiative de Dev’Up, les acteurs régionaux du développement économique ont planché sur la transition écologique comme moteur d’une reprise vertueuse.
Ils sont agents de développement dans les chambres consulaires, chargés de mission économique dans les pôles de compétitivité régionaux, ou techniciens dans les communautés de communes du Centre-Val de Loire. Ils forment un réseau de « développeurs » de près de 400 personnes, en incluant les élus, que l’agence économique de la région Centre-Val de Loire, Dev’Up, anime et active régulièrement. Le 4 septembre dernier, 120 d’entre eux étaient réunis au centre de conférences d’Orléans pour un séminaire consacré à la transition écologique et énergétique en tant qu’opportunité de développement économique.
Hydrogène vert dans l’Indre et la Touraine
« Le redémarrage de l’économie, amplifié par le plan de relance gouvernemental, doit se nourrir de la logique du développement durable, de la maîtrise de l’énergie et de l’économie circulaire », a estimé François Bonneau, le président de la région et de Dev’Up. « Il ne s’agit pas de moins de développement mais d’un autre développement qui prenne la dimension du durable et de la préservation de l’environnement », explique-t-il.
Associé au séminaire, Mohamed Amjahdi, le directeur régional de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) membre de Dev’Up, voit dans la transition écologique un moyen d’améliorer les modalités de production et de créer de nouveaux emplois tout en réduisant l’empreinte énergétique. Et de prendre pour exemple les projets de production d’hydrogène vert, à partir de panneaux photovoltaïques, dans l’Indre ainsi qu’en Touraine.
Tout au long de leur séminaire d’une journée, les développeurs régionaux ont travaillé dans des ateliers aux titres pouvant ressembler à des défis comme : « comment initier une trajectoire de transformation des entreprises vers l’économie de la fonctionnalité et de la coopération ? », ou bien encore : « intégrer l’éco-conception dans son process industriel pour favoriser le réemploi, la réparation et le recyclage ».
Les moyens au rendez-vous
La rencontre et les échanges entre les développeurs auront aussi permis d’identifier un certain nombre d’initiatives déjà lancées ou en cours dans les entreprises régionales sous le label de la transition écologique (voir le tableau ci-dessous).
La volonté et les chemins sont bien tracés, mais les moyens seront-ils au rendez-vous ? Le président de la région tout comme celui de l’ADEME, qui dispose d’un budget régional de 20 M€, sont confiants dans les ressources que peuvent apporter à la fois le plan de relance national et les acteurs bancaires comme BPI France ou la Banque des Territoires. Sans compter ceux de la région, à condition, toutefois, prévient François Bonneau que la réduction de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), qui alimente les caisses régionales, soit compensée par l’Etat.
Ce séminaire des développeurs connaîtra des prolongements avec des processus de formation et de nouveaux ateliers pour enclencher une vitesse supérieure dans le passage au vert de l’économie régionale.
Par Bruno Goupille
Déjà des projets en région
Lors du séminaire des développeurs régionaux, plusieurs exemples de projets économiques portant sur la transition écologique et énergétique ont été donnés.
Indre :
- Fadeaux à Châteauroux : achats groupés en matière d’énergie (électricité, gaz) par des entreprises adhérentes à l’Association des Entreprises Châteauroux Est
- Châteauroux : consultations pour l’installation de solutions photovoltaïques sur les toitures des entreprises du groupement.
- Malterie d’Issoudun : projet Kyotherm 16 000 m² de solaire thermique
- Montupet : études en vue d’installer des énergies renouvelables thermiques ou valoriser de la chaleur de récupération
Indre-et-Loire :
- Projet de circuit court entre Mecachrome et EMB I PACK, pour la valorisation de containers plastiques.
- Groupe de travail « Déchets cuir » pour le recyclage des chutes de cuir de Savebag
- Projet de récupération de chaleur par les entreprises Chêne de France et la papeterie Palm.
- Développement d’une plateforme pour le réemploi des matériaux de construction.
Loir-et-Cher :
- Mise en relation entre l’entreprise Sodisac et trois entreprises de proximité pour réutiliser les chutes de papier kraft.
- Réalisation d’une unité de production de combustible solide de récupération à Saint-Amand Longpré pour CAP Recyclage
Loiret :
- Gâtines Auto-Moto à Boismorand : industrialisation de la récupération de pièces de réemploi de véhicules deux roues
- Caudalie : équipements en géothermie
- Orrion Chemicals Orgaform à Semoy : unité de recyclage de déchets de mousse polyuréthane de matelas.
- Antartic, Saint Martin d’Abbat études de valorisation de chaleur de récupération.