Meubles, livres, vêtements, électroménager, voitures, … Aujourd’hui, tout (ou presque) s’achète d’occasion ! Ce marché est pleinement implanté en France, en Europe et partout dans le monde. Ciblant d’abord les petits budgets, des entreprises se sont spécialisées dans la vente de ces produits réutilisables.
Un pantalon qui traine dans votre armoire, un livre de cuisine que vous n’avez jamais ouvert, un canapé qui ne va plus avec votre nouvelle déco, … Avant, ces objets, dont on ne se servait plus, on les donnait à sa famille, un ami, un voisin ou à une association. Désormais, la seconde main est devenue un véritable marché au sein duquel particuliers et professionnels se côtoient. Chez les particuliers, les sites internet tels que Vinted, Back Market ou encore Leboncoin sont connus de tous.
Du dressing à la bibliothèque
Mais, certains ont décidé de faire de la vente de produits déjà utilisés leur nouvelle activité professionnelle. C’est le cas notamment de Soria Tadmaya qui a ouvert, en avril 2021, les portes de Mafrip, à Romorantin-Lanthenay (41). « La seconde main est en train de se démocratiser, se réjouit-elle. Ce n’est plus une honte d’acheter d’occasion, ça devient même une fierté. »
D’autres ont fait ce choix bien plus tôt, comme Sophie Ducoudré, propriétaire de la librairie Des livres et vous… à Montargis (45). Ayant commencé à vendre des livres d’occasion sur eBay il y a 18 ans, la cheffe d’entreprise propose aujourd’hui plus de 30 000 références qu’elle expédie partout en France et dans le monde, notamment en Europe, aux Etats-Unis et au Canada. « Si les bouquinistes ne se mettent pas sur internet, ils meurent, constatent la libraire. C’est grâce à ça que l’on tient et que mon entreprise existe toujours. »
Acheter pas cher : acheter plus ?
Malgré l’engouement que connait le marché de l’occasion, une question demeure : la seconde main remet-elle réellement en cause la société de consommation dans laquelle nous évoluons ? Non, car proposer ces articles, forcément moins chers que le neuf, peut pousser certains consommateurs à consommer davantage. Consommer d’occasion ne veut pas dire consommer moins et cela peut même avoir l’effet inverse.
Il faut cependant reconnaitre que la diversité de profils de consommateurs entraine nécessairement une diversité de comportements de consommation. L’acheteur compulsif, dans une friperie ou dans une librairie d’occasion, côtoie l’acheteur raisonné et raisonnable. « Les gens font attention, explique Soria Tadmaya. Ils réfléchissent. Ils aiment se faire plaisir, mais pas n’importe comment et pas à n’importe quel prix. » Le marché de l’occasion, loin d’être dépassé, a donc de belles années devant lui.
Le marché de l’occasion en quelques chiffres
Selon une étude publiée en janvier dernier, le marché de la seconde main représente aujourd’hui plus de sept milliards d’euros en France et 86 milliards d’euros en Europe. Preuve de son évolution positive, ce chiffre était de cinq milliards d’euros en France en 2007 et 5,5 milliards d’euros en 2012. Aujourd’hui, une personne dépense en moyenne 70€ par an sur le marché de l’occasion. 27% des objets de seconde main vendus sont des meubles et des articles de déco, suivis des livres à 12%. D’autre part, le prêt-à-porter et les articles de luxe observent la plus forte croissance de leurs parts de marché. Concernant le high-tech, un Français sur cinq affirme avoir déjà revendu son smartphone.
Maxence Yvernault