Identifier les violences intrafamiliales en entreprise : un enjeu de taille

Le 14 juin dernier, Harmonie Mutuelle Centre-Val de Loire et le club Fleury Loiret Handball organisaient une conférence sur le thème : « Violences intrafamiliales : quels impacts pour l’entreprise, quelles solutions ? ». L’occasion de sensibiliser le monde de l’entreprise à ce type de violences.

La prévention des violences intrafamiliales est en enjeu méconnu en entreprise, mais reste une question importante à soulever. Au premier abord, il semble difficile pour un salarié d’identifier d’éventuelles violences que subirait un ou une de ses collègues. C’est pour cette raison qu’Harmonie Mutuelle Centre-Val de Loire et le club Fleury Loiret Handball se sont engagés dans un programme RSE commun appelé « Panthère Rose » et ont été notamment à l’initiative de cette conférence.

Tous concernés !

Hélène Thibaud, Directrice de l’association Aide aux Victimes du Loiret (AVL 45), a profité de l’évènement pour présenter ses différentes missions. Agréée par le Ministère de la Justice, AVL 45 appartient à la fédération nationale France Victimes. Elle emploie trois juristes, un criminologue et une assistante sociale. « Je préfère parler de violences intrafamiliales plutôt que conjugales car ce type de violences concerne tous les membres de la famille » explique la Présidente. En France, 140 000 enfants sont exposés à des violences familiales.

Le cycle de la violence se décline en quatre étapes. D’abord, une période de tensions avec un conflit silencieux et parfois des gestes brusques. Ensuite, une période de crises avec de la violence. Pas uniquement physique, celle-ci peut être également psychologique, financière, sociale ou sexuelle. Ensuite, une période de justifications où la personne violente rejette la faute sur l’autre et tente de trouver des justifications extérieures. Enfin, une période dite « Lune de Miel » où la personne violente fait des promesses et tente de se faire pardonner.

« L’objectif est que la personne se sente en confiance pour parler avec son collègue ou son manager »
Hélène Thibaud
Directrice d'AVL 45

 

Au sein d’une entreprise, pour identifier une éventuelle violence, un salarié peut notamment repérer la posture anormale d’un ou d’une de ses collègues, triste et recroquevillé sur lui-même. Ensuite, si ce salarié suspecte une violence et « si on veut que la personne nous parle, il ne faut pas cibler directement la violence, explique Hélène Thibaud. Il faut indiquer qu’on est là sans cibler la violence. Le milieu professionnel peut être une échappatoire pour la victime. Il est important de montrer de la disponibilité. »

En entreprise, tout le monde est concerné : salarié, manager et chef d’entreprise. « L’objectif est que la personne se sente en confiance pour parler avec son collègue ou son manager, poursuit Hélène Thibaud. Si elle se sent jugée au sein de l’entreprise, il est possible qu’elle s’absente. Il faut intervenir avant l’absentéisme. » Le collègue, le manager et le chef d’entreprise apparaissent donc comme des relais au sein, mais aussi en dehors de l’entreprise. Peuvent également être mis en place des affichages, de la documentation et des formations sur ce sujet afin de sensibiliser les salariés à cette question.

Des violences sources de stress au travail

Harmonie Mutuelle est l’un des partenaires privés de l’association AVL 45. Comptant cinq millions de bénéficiaires en France, elle est engagée auprès de plus de 69 000 entreprises et 143 000 entrepreneurs. Selon Elodie Beal, Directrice de l’ingénierie et de l’action sociale chez Harmonie Mutuelle, « 37% des salariés déclarent faire face à une situation de fragilité d’origine personnelle. L’origine du stress au travail est souvent difficile à identifier et le salarié peut être victime de violences. » Dans ce contexte, Harmonie Mutuelle Centre Val de Loire a mis en place une assistante sociale référente pour 26 entreprises clientes. 42 774 salariés sont ainsi couverts et le service proposé est individuel et reste confidentiel. Parmi les champs d’intervention de la société mutualiste, 20% concernent des problèmes liés aux divorces, séparations et décès, dont 18% de violences intrafamiliales. « L’employeur n’a pas d’obligation de signaler ce type de violences, mais en tant que citoyen, on peut le faire » conclut Elodie Beal.

Maxence Yvernault

Plusieurs contacts utiles :

Facebook
Twitter
Envoyer à un ami
LinkedIn