Facturation électronique : une obligation à anticiper

Crédit photo rawpixel.com
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L’Italie a généralisé la facturation électronique pour tous les types d’échanges depuis le 1er janvier 2019. C’est le premier pays en Europe à l’avoir rendue obligatoire. La France, elle, apparaît en retard sur cette question. Rencontre avec Emmanuel Vaussion, créateur de Neotimo, et Clotilde Rivière-Prost, expert-comptable.

En France, selon un décret du 7 octobre 2022, l’obligation de la réception de la facture électronique pour toutes les entreprises était initialement programmée au 1er juillet 2024. Fin juillet dernier, Bercy annonçait le report de cette date. Aucune autre date n’a pour l’instant été définie. Celle-ci le sera dans le cadre de la prochaine loi de finances pour 2024.

Pour l’État, l’entrée en vigueur de ce décret a plusieurs objectifs : simplifier et identifier l’ensemble des flux de documents, limiter la fraude à la TVA et déterminer plus régulièrement le PIB de la France.

Neotimo : un service made in Loiret

« Une facture électronique n’est pas une facture PDF, mais une facture immédiatement interprétable par un logiciel », prévient d’emblée Emmanuel Vaussion, directeur-fondateur d’Avenir numérique, une société installée à Amilly (45) et spécialisée dans les solutions informatiques pour les petites et moyennes entreprises. Pour accompagner les chefs d’entreprise dans le passage à la facturation électronique, Emmanuel Vaussion a mis en place un service appelé Neotimo permettant de gagner du temps. Concrètement, les factures passent par Neotimo et la transmission aux services fiscaux est automatique.

Cette obligation de facturation électronique peut être un bouleversement pour les entreprises, notamment pour les TPE-PME. Même si Neotimo est pensé pour toutes les entreprises, le marché visé est principalement celui de ces TPE-PME. « L’objectif est de simplifier la vie des commerçants et des artisans, par exemple, poursuit Emmanuel Vaussion. Pour un chef d’entreprise, aujourd’hui le coût moyen de traitement d’une facture se situe entre 15 et 20 €. Grâce à la facturation électronique, ce coût reste en-dessous des 5 €. » Le modèle économique de Neotimo est simple : adresser la facture à quelqu’un et la transmettre aux services fiscaux est gratuit. Les services supplémentaires, comme l’archivage ou la relance, sont payants.

Des plateformes gratuites ou payantes

Les experts-comptables s’emparent également de l’enjeu de la facturation électronique. C’est le cas notamment de Clotilde Rivière-Prost, créatrice du cabinet CRP 2C, à Neung-sur-Beuvron (41) : « Nous accompagnons nos clients pour faire un audit de leur système informatique et de facturation. La facturation électronique peut nécessiter de faire évoluer le système informatique de l’entreprise. Nous conseillons l’ouverture de la plateforme la plus adaptée aux objectifs du chef d’entreprise. Cette plateforme a plus ou moins de fonctionnalités. Elle peut être gratuite ou payante. Nous proposons aussi de gérer l’encaissement des factures et d’assister le dirigeant sur la gestion administrative de son entreprise. »

Informer et former le chef d’entreprise

Aujourd’hui, « beaucoup ont entendu parler de cette réforme, mais beaucoup ne la connaissent pas dans le détail, explique Emmanuel Vaussion. Beaucoup ne sont pas équipés au niveau des logiciels. » Ainsi, le directeur intervient régulièrement auprès des chefs d’entreprise afin de vulgariser, expliquer, former et informer. « Il faut former le client à l’utilisation de nouveaux outils », confirme Clotilde Rivière-Prost. Le cabinet CRP 2C informe déjà ses clients sur cette obligation de facturation électronique, notamment au moment de la présentation des comptes de l’entreprise.

Maxence Yvernault

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