Entretien avec Olivier Moin, Directeur Offres et services innovants à la Banque Populaire Val de France

Olivier Moin.

 

Le 13 octobre dernier à Tours, BPI France et la Banque Populaire Val de France avaient donné rendez-vous à une trentaine d’entreprises (TPE-PME) pour échanger sur le sujet majeur de la transition énergétique. Cette rencontre aura permis d’engager des échanges sur un sujet à forts enjeux qui revêt des aspects multiples et d’apporter un éclairage adapté au public présent.

 

L’Épicentre : Il y a quelques semaines, vous avez coorganisé avec BPI France une manifestation à Tours sur un sujet d’actualité devenu incontournable : la transition énergétique. Comment est née l’idée de mettre en place cet événement ?

Olivier Moin : La convergence de nos intentions et préoccupations nous a conduits à organiser ensemble cette manifestation. Nous nous retrouvons avec BPI France sur ce sujet de la transition énergétique, comme sur d’autres.

 

L’Épicentre : Quel était l’objectif assigné à cette manifestation ?

Olivier Moin : L’objectif de cette manifestation était d’abord de préciser le contexte et le cadre de la transition énergétique des bâtiments et ensuite donner des repères aux chefs d’entreprises (réglementaires et méthodologiques) pour aborder ce sujet de manière volontariste et bénéfique et surtout sans fatalisme.

 

L’Épicentre : Il y a actuellement un besoin fort des acteurs du territoire d’être accompagnés rapidement sur la transition énergétique dans un contexte environnemental et économique complexe. Quelle recommandation formulez-vous à ces entreprises ?

Olivier Moin : Première urgence, devenir Pilote de sa consommation en établissant une vue à 360° : surface, équipements, types de consommation. L’objectif à ce stade est d’obtenir des gains rapides à peu de frais en révisant ces équipements (relamping), son organisation en termes d’usage des lieux (concentration des jours de télétravail pour fermer une journée de plus les bâtiments, modifier les plannings de certains processus industriels pour bénéficier de tarifs heures creuses…). Une fois le monitoring et le suivi de sa consommation établi, l’entreprise peut et doit s’interroger sur l’efficacité de ses bâtiments et équipements pour respecter les échéances et contraintes réglementaires, comme le Décret Tertiaire si elle y est soumise, et/ou pour maintenir sa compétitivité. De cette réflexion découlera des objectifs et des échéances. La troisième étape sera de définir les investissements nécessaires à réaliser et l’ordre de priorités de ceux-ci afin de faciliter leur mise en œuvre.

Soyons modestes, ce n’est clairement pas un établissement bancaire qui peut accompagner l’entreprise dans ces démarches techniques, mais nous avons créé un écosystème de partenaires vers lesquels nous pouvons les orienter (maîtrise, suivi des consommations et sur l’ensemble du cycle de vie des projets que ce soit en Conseil et AMO).

 

L’Épicentre : Les préoccupations environnementales et leur prise en compte par les entreprises sont un sujet aujourd’hui pour les consommateurs, mais aussi pour les clients publics comme privés. Est-ce-à dire qu’une entreprise qui n’en tient pas compte s’expose à des difficultés de compétitivité ?

Olivier Moin : Effectivement, ces préoccupations de transition énergétique deviennent des facteurs importants, voire déterminants de préférences d’achat des consommateurs. Cela vaut pour le consommateur final particulier comme pour les donneurs d’ordre de la commande publique ou privée, davantage attentifs à ce que leurs sous-traitants aient d’ailleurs une politique bas carbone et de transition énergétique.

Enfin, il y a également des tensions sur l’emploi dans tous les domaines. Les jeunes générations sont demandeuses de prise en compte de ces sujets par les entreprises et si ces dernières ne prennent pas la mesure des changements à opérer, les difficultés de recrutement tout comme le départ de salariés risquent de s’accentuer.

 

L’Épicentre : Les entreprises semblent avoir un besoin accru d’accompagnement et récuser un discours fataliste, contre-productif en matière de mise en place de la transition écologique ?

Olivier Moin : Face à l’urgence à agir, il convient effectivement de privilégier une forme d’encouragement. Il s’agit de déterminer des échéances : d’abord les mesures immédiates à prendre et avec un coût raisonnable et, ensuite, envisager les actions à moyen ou long terme.

 

L’Épicentre : Le succès de l’événement du 13 octobre dernier augure-t-il d’une suite ?

Olivier Moin : Oui évidemment. Nous avons pu mesurer toutes les inquiétudes et interrogations des chefs d’entreprise sur ce sujet que les événements actuels rendent encore plus prégnant, ils ont besoin d’être guidés. Ce type de réunion permet aussi, aux femmes et aux hommes du monde de l’entreprise de se parler et de s’apercevoir qu’ils ne sont pas seuls et que leurs préoccupations sont partagées par d’autres. Ils se donnent ainsi des chances pour l’entreprise de demain.

 

Camille Colloch

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