Éducation du troisième type au CFA de la Chambre de Métiers

Démonstration d’intervention en mécanique automobile devant Florent Crevet, directeur du CFA de la Chambre de Métiers.
Démonstration d’intervention en mécanique automobile devant Florent Crevet, directeur du CFA de la Chambre de Métiers.

 

Le CFA de la Chambre de métiers du Loiret vient de s’équiper d’un appareil d’apprentissage en réalité virtuelle. Il favorise la maîtrise d’interventions délicates en automobile et celle des bons gestes en coiffure.

 

L’engin fait penser à une plateforme volante dans un film de science-fiction. Avec son plateau noir, ses rambardes et son grand écran tous soulignés de traits de lumière bleutée, on s’imaginerait presque dans un nouvel épisode de Star Wars. Pas de guerre des étoiles pourtant ici, nous sommes dans une salle du CFA de la Chambre de métiers du Loiret, à Orléans, désormais dénommé Campus des Métiers.

L’appareil rutilant noir et bleu est une plateforme de réalité virtuelle spécialement programmée pour les métiers de la coiffure et de l’automobile. « D’autres spécialités pourront être progressivement intégrées dans le programme d’apprentissage que nous construisons nous-mêmes », annonce Florent Crevet, le directeur du CFA.

 

Unique dans la région

L’établissement est le seul de la région Centre-Val de Loire à être équipé de ce matériel de haute technologie, une plateforme LMS (Learning Management System) intégrant la machine et tout le système de pilotage et de partage des données.

Pour l’utiliser, les étudiants se placent sur les yeux un « oculus », ou casque de réalité virtuelle et prennent en main des manettes connectées qui reproduisent tous les mouvements de la main. « En mode d’apprentissage de coiffure, les manettes calculent la précision du geste et un pourcentage de réussite s’affiche à l’écran », précise Florent Crevet. La scène vue par l’apprenti dans son casque de réalité virtuelle est projetée sur le grand écran de l’appareil, permettant aux professeurs et aux élèves de suivre en direct, et même à distance, l’exécution de l’exercice.

 

Apprentissage sans risque

L’exploitation des infinies possibilités du numérique s’avère particulièrement précieuse pour certaines interventions délicates en mécanique automobile. « Par exemple, les apprentis peuvent s’entraîner à intervenir sur un moteur électrique avant même d’être habilités et sans s’exposer aux risques très importants de choc électrique. On peut aussi simuler des pannes sans endommager le matériel ou apprendre à utiliser des nouveaux outils ou de nouvelles machines », poursuit Florent Crevet.

La plateforme immersive a été livrée en janvier et est encore en phase de test et d’appropriation par les équipes du Campus des Métiers. Dans un souci de réalisme le plus poussé, les ateliers de mécanique ont été scannés en trois dimensions permettant aux apprentis de s’immerger virtuellement dans un décor familier. Les programmes correspondant à chaque phase d’apprentissage ont été conçus par les enseignants en autant de « blocs » pédagogiques. Par exemple, le volet coiffure intègre non seulement la réalisation de nombreux types de coupes, mais aussi l’accueil des clients dans plusieurs langues.

Avantage incomparable, les cheveux du modèle virtuel repoussent instantanément !

 

Bruno Goupille

 

Le CFA du futur est en marche

L’acquisition de la plateforme de réalité virtuelle s’inscrit dans le programme de transformation et de digitalisation du « CFA du futur » engagé depuis 2017 à l’initiative de Jérôme Kohn qui en était alors le directeur.

L’actuel directeur territorial Loiret et directeur de cabinet de la Chambre de Métiers du Loiret rappelle que cette stratégie s’est concrétisée sous de multiples formes : l’installation d’appareils de cuisson connectés pour le pôle restauration, la mise en service d’un cabinet de peinture avec colorimétrie numérique pour le pôle automobile, et les miroirs connectés de la section coiffure. « La plateforme de réalité virtuelle associée à un système informatique d’échange et de partage de fichiers est l’aboutissement d’une démarche initiée en 2020 avec la réponse à un appel à projet de France Compétence », explique-t-il. Cet investissement de l’ordre de 160 000 euros a été pris en charge par cet organisme ainsi que par l’opérateur de compétences du secteur automobile, l’OPCO Mobilités.

Un programme a été spécialement élaboré pour l’apprentissage des techniques de coiffure et de relation avec la clientèle.
Un programme a été spécialement élaboré pour l’apprentissage des techniques de coiffure et de relation avec la clientèle.
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