Dix ans de banque publique d’investissement en région

Nicolas Dufourcq, directeur général de BPi France, et François Bonneau, président de la Région Centre-Val de Loire.
Nicolas Dufourcq, directeur général de BPi France, et François Bonneau, président de la Région Centre-Val de Loire.

Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, était en région Centre-Val de Loire à l’occasion du dixième anniversaire de la banque publique. Avec le président de région François Bonneau, ils ont redit les liens essentiels qui unissent leurs institutions au service du développement économique et environnemental.

François Bonneau donne le ton : La région s’implique pour le développement économique et BPI* est essentielle à ses côtés. Plus les années passent, plus l’articulation entre les initiatives privées et publiques est gage de réussites.

Nicolas Dufourcq : C’est naturel, BPI s’inscrit dans le schéma de développement régional, et met pour cela sa boîte à outils à la disposition de l’économie locale. Crédit, prêts d’honneur, investissements en fonds propres, garantie export… Tout cela pour le financement de l’innovation (multiplié par dix en dix ans) et de l’accompagnement à la création d’entreprises, ce qui n’existait pas il y a treize ans.

En dix ans, BPI a mobilisé 215 millions d’euros de financements, soutenu 20 000 entreprises en Centre-Val de Loire, et maintenu 170 000 emplois. BPI s’est aussi fait un nouveau métier de conseil et d’accompagnement des entrepreneurs. En 2023, elle a mené près de 6 000 missions de conseil en France et créé plus de cent programmes-écoles (des accélérateurs), suivis à chaque édition par une trentaine de dirigeants qui travaillent ensemble. Le dernier en date est Accél’Transitions, l’accélérateur de transition énergétique, monté conjointement avec l’ADEME (lire l’article par ailleurs).

C’est l’accompagnement qui nous rapproche le plus. Ensemble, on cofinance la création, la garantie, l’innovation et la transition.

F. Bonneau : Oui, et grâce à Dev’Up, notre agence de développement économique, nous sommes très présents sur le territoire avec 400 opérateurs, agents consulaires et d’intercommunalités, qui sont autant de développeurs de la région.

Lorsqu’ils parlent de BPI et de ses outils, on a une très bonne couverture. L’émergence du club ETI, de la French Tech et de French Fab en sont de bons exemples.

Harold Huwart** : BPi est une banque d’État au service des territoires, capable d’en accepter les particularités et de se fondre dans les dispositifs existants. La réussite est liée à la confiance de BPI, y compris quand les banques traditionnelles ne suivent pas.

Baudin Châteauneuf, dans le Loiret, en est un exemple. Spécialiste des structures métalliques de type Eiffel, sans doute parmi les meilleures du monde, l’entreprise n’a longtemps travaillé qu’en France. Après être passé dix-huit mois dans l’accélérateur CAP export***, elle se développe magnifiquement, tirée notamment par l’export.

BPI France est aussi une forme de sécurité pour protéger nos entreprises dans les coups dures et dans les tentatives de rachat par des groupes étrangers. À Nogent-le-Rotrou, BPI a sans doute assuré la pérennité de l’usine Valéo.

F. Bonneau : J’ajoute la réactivité. 95 % des décisions sont prises en région, jamais un dossier n’est bloqué à Paris.

N. Dufourcq : Il est vrai qu’on ne se pose pas les questions durant des mois. On sait prendre des risques, et ce, grâce à la confiance et à l’extrême fluidité avec vos équipes.

F. Bonneau : Le circuit court de décision est central pour la réussite. La première des simplifications consiste à donner aux acteurs de terrain le niveau de responsabilité et de partenariat pour cela.

N. Dufourcq : Ce partenariat continuera, soyez-en sûrs. Si la désindustrialisation est due à la solitude, nous sommes la banque anti-solitude.

* BPI (Banque publique d’investissement) a deux agences, à Tours et Orléans, avec 40 collaborateurs.

** Harold Huwart, 4e vice-président de la région, délégué à l’économie, au tourisme et à l’Europe, est aussi membre du conseil d’administration de Bpifrance.

*** CAP : Contrat d’appui aux projets.

Stéphane de Laage

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