Un an après la publication de son livre Depuis… Je pense avec mon corps, Martine Gaultier revient sur les origines de cet ouvrage et son évolution depuis.
Le burn-out est entré dans le langage commun, il est presque devenu banal et est utilisé à toutes les sauces, dès lors qu’on a un petit coup de fatigue ou une surcharge temporaire de travail. Pourtant, rares sont les personnes l’ayant subi qui osent témoigner à cœur ouvert. Parce que la honte est là, parce qu’on se demande comment c’est possible d’en être arrivé à ce stade, quand on est considéré comme une personne joviale, sur qui on peut toujours compter, vivant à 100 à l’heure. Cette histoire, Martine l’a vécue, et même par deux fois !
De nature travailleuse, appliquée et volontaire, elle n’a pas vu arriver sa première descente aux enfers. « Bien sûr, je savais que j’étais sur tous les fronts, qu’au travail, j’avais plusieurs postes en un, que je faisais des horaires à rallonges. La pression de mon patron était croissante, je me sentais, stressée, dépassée, mais je tenais bon. Un jour, suite à une humiliation de mon patron, mon corps s’est mis à trembler, j’ai senti que quelque chose avait été brisé en moi. Le lendemain, j’ai été hospitalisée et s’en est suivi plusieurs semaines en maison de repos » témoigne-t-elle.
On pourrait se dire qu’après des mois de reconstruction à la fois physique et psychologique, plus jamais on ne retombe dans ces travers… Et pour autant, le burn-out, Martine va le subir une seconde fois, dans un contexte familial, géographique et professionnel totalement différent.
« L’établissement dans lequel je travaillais a été percuté par un Alpha jet. Avec mes collègues, nous avons dû redoubler d’efforts pour prendre soin de nos patients, les adapter à un lieu de vie provisoire. Beaucoup de mes collègues étaient en arrêt de travail, c’était dur pour moi aussi, mais comme je ne voulais pas lâcher mes patients et l’équipe, je disais toujours oui. J’étais la personne qu’on sollicitait souvent dès qu’il le fallait » explique Martine. Un matin, elle n’a pas pu se lever, son corps était raide, sa tête embrumée. Deuxième coup dur et retour à la case départ. S’en suivent les mois de traitement médical et d’accompagnement psychologique pour extérioriser et comprendre. Pour se reconstruire, elle pratique du sport, plutôt doux comme la marche. Et elle écrit.
Depuis son premier burn-out, elle couche sur papier des souvenirs, des bribes de poèmes et des histoires fantasques. En 2022, elle franchit le pas en livrant son histoire « Autour de moi, j’entendais beaucoup de gens blasés autour du phénomène de burn-out et en même temps, j’en voyais beaucoup en souffrance, des personnes qui n’osaient plus s’exprimer sur leur état. Publier ce livre, c’était pour alerter sur les signes précurseurs du burn-out et éviter que d’autres souffrent » avoue-t-elle.
Depuis un an, le livre rencontre un vif succès. Pour Martine, il lui a permis de se lancer dans cette nouvelle activité. Avec sa fille Pauline, illustratrice, elles éditent des livres jeunesse adaptés pour les enfants souffrant de dyslexie. Elle a également sorti un recueil de poésie. Une histoire qui se termine plutôt bien même si elle garde aujourd’hui d’importantes séquelles de ses burn-outs. « Le conseil que je peux donner est d’écouter son corps, se forcer à garder du temps pour soi et continuer à être entouré pour ne pas se laisser enfermer dans un cercle vicieux ».
Retrouvez les livres de Martine Gaultier en vente à la FNAC et dans les magasins CULTURA de Tours.
Et en ligne sur https://lesmotsdemartine.wixsite.com/lesmotsdemartine
