Dans son nouveau roman, Aude Prieur regarde briller les lumières de la nuit

© A. Nau
© A. Nau

Si vous souhaitez vous plonger dans l’Orléans d’après-guerre, courez vous procurer le dernier roman de l’écrivaine loirétaine Aude Prieur : Night lights. La reconstruction, les bases américaines, le jazz… C’est tout un monde, parfois oublié, que l’auteure fait renaître dans cet ouvrage.

Un homme présumé mort dans un stalag en Allemagne en 1942 refait surface sur un acte de naissance en 1966 à Orléans… Laure rouvre de vieux dossiers pour retrouver le passé de cet homme et nous plonge dans les années 50 et 60 à Orléans : la reconstruction, l’OTAN et l’occupation américaine, le jazz et la rumeur. Telle est l’intrigue du nouveau roman d’Aude Prieur.

Après Je suis seule ce soir, elle choisit à nouveau d’explorer le passé du territoire loirétain et de l’utiliser comme thème principal de son nouveau récit. « Quand Je suis seule ce soir est sorti, je pensais déjà à lui donner une suite. J’avais envie de poursuivre cette enquête familiale, mais en l’enracinant dans une autre époque. Les années 50-60. Et bien sûr avec la musique comme fil conducteur. Mais, je trouvais peu d’éléments sur l’arrivée du jazz à Orléans. Rien avant les années 70. Alors, j’ai voulu creuser. » Et à force de chercher, une piste en amenant une autre, Aude finit par accumuler suffisamment d’éléments pour ancrer son histoire dans cette période. « Ça n’a pas été des recherches évidentes : le jazz est un milieu intimiste, qui n’est pas ouvert à tout le monde. C’est comme un langage commun, un code entre connaisseurs. Un disquaire installé rue Royale importait les nouveautés américaines. Mais, c’était le seul. Le jazz était joué dans les clubs des bases américaines qui étaient de véritables petites villes ! Orléans accueillait la plus grosse base de l’OTAN de France. Un club de jazz était implanté dans la base d’Ardon, là où est aujourd’hui installé le 12e régiment de cuirassiers. Les musiciens américains étaient surtout des « soufflants » et, pour constituer un groupe, pour assurer la rythmique, ils avaient besoin de contrebassistes, pianistes, batteurs français ! C’est par l’intermédiaire de ces instrumentistes tricolores que j’ai pu glaner de nombreux détails sur cette période. »

L’auteure est déjà en train de travailler sur son prochain livre. « J’ai une idée, j’ai déjà jeté quelques lignes sur un cahier. Ce sera un roman policier et il sera, bien sûr, toujours aussi profondément lié à l’histoire. »

Estelle Cuiry

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