À l’orée de la période estivale, et au moment où la reprise économique du tourisme bat son plein en France, L’Épicentre a embarqué à bord de « Jamy », un authentique combi Volkswagen T1 Westfalia, pour un périple au fil de la Loire. De Turquant, en Anjou, à Beaugency, dans le Loiret, nous avons traversé les départements de notre région au gré des incontournables étapes touristiques : châteaux, domaine viticole, abbaye royale, villages de caractères et bords de Loire. Par Jean-Michel Véry
Remise des clés
C’est Daniel, de l’atelier Station41aircooled, à Montoire-sur-le-Loir, qui se charge de nous dispenser les informations préalables avant d’embarquer : installation des couchettes, du coin repas, de la mezzanine en toit ouvrant, du gaz, du courant et quelques instructions quant au poste de conduite.
Prise en mains
Pas de mal de crâne en perspective pour le poste de pilotage : trois cadrans, un levier de vitesses et un frein à main. La direction –non assistée– vous forgera des biceps parfaits pour la plage, mais la boîte de vitesses restera pour nous une grande énigme : le « mystère de la marche arrière »…
Premières sensations
Depuis Montoire, nous prenons la route d’Amboise (D9), en passant par Château-Renault, pour rejoindre la Loire et notre première étape : Turquant. Pour nous accompagner dans ce voyage dans le temps, nous avons convoqué dans notre playlist les fantômes du passé : Hendrix, Cream et autres Jefferson tournent en aléatoire dans notre enceinte connectée. Bien installés en hauteur, le pare-brise offre un large panorama pour tailler la route. Avec 90 km/h en vitesse de croisière, assurément, la limitation de vitesse sera respectée.
Peace & Love
Le capital sympathie du combi orange est immense. Il se manifeste tout au long de notre parcours, ou au fil de nos arrêts, par des appels de phare, des demandes de photos, des pouces levés. Sourires et bienveillance sont de mise, on nous pardonne même nos légères frasques routières, dues essentiellement à notre lenteur.
Au départ de Turquant
Le point de départ idéal pour une remontée de la Loire vers Blois et Beaugency. Nous sommes dans le Maine-et-Loire, à la frontière de l’Indre-et-Loire, mais ne soyons pas chauvins… Village des métiers d’art en troglodytes, cette petite cité de caractère, avec ses 500 âmes, est bordée par la Loire, la forêt et moult champignonnières. Sur la place centrale, œuvres d’art disséminées ici et là, bars et restaurants en terrasse pour une pause méritée après l’ascension abrupte dans les rues étroites du village, lequel se pose comme une valeur touristique de la région.
Azay-le-Rideau
En longeant la D952, via la D7, toujours en bord de fleuve, nous sommes de retour dans l’Indre-et-Loire, avec en ligne de mire l’incontournable image du château d’Azay-le-Rideau et son reflet féérique dans l’Indre. Impressionnant. Le château est en pleine ville, parking payant à quelques mètres de l’entrée. Indispensable quand on sait que le monument accueille en moyenne 300000 visiteurs par an. Avec une programmation estivale d’exception, le site battra sans doute des records de fréquentation cet été.
Flânerie en bord de Loire
Depuis la D57, nous enquillons sur la D952, qui traverse Tours et Blois, pour une nocturne finale à Beaugency. Nous musardons au hasard des chemins qui mènent à la Loire, avec quelques belles surprises, points de vue, plan pique-nique, ou parfois des impasses qui nous obligent à manœuvrer au plus serré.
Beaugency
Idéale pour une nuit, la petite ville est un concentré de monuments anciens. Elle est inscrite dans les « 100 détours de France », à juste titre. De ses bords de Loire, là où se tenait chaque année (avant la pandémie) le fameux « Labyrinthe hanté », à son cœur de ville, où trônent la Porte de l’horloge, le château de Dunois et la tour de César, la déambulation pédestre est propice à de nombreuses découvertes, marquée du sceau de l’émerveillement de son architecture.
Un combi dans les vignes
Dernier jour de notre périple. Retour vers le Vendômois pour une visite œnologique du Domaine du Four à chaux, chez Dominique Norguet. Posé à Thoré-la-Rochette, maintes fois primé pour la qualité de ses bouteilles, le domaine existe depuis sept générations. AOC coteaux du Vendômois, pineau d’Aunis… le propriétaire propose des visites, des dégustations, et de la vente, un moment à partager avec un viticulteur reconnu du territoire.
Le château de Rochambeau
Toujours à Thoré-la-Rochette, un pas de côté depuis le Four à chaux pour se plonger à nouveau dans la grande histoire. Ancienne gentilhommière ayant appartenu au maréchal Rochambeau, bordée par le Loir, citée par Balzac dans un de ses romans, le bâtiment du XVIe siècle offre un cadre d’exception avec des tilleuls deux fois centenaires qui trônent dans son parc.
Épilogue
L’éloge de la lenteur. Telle pourrait être la conclusion de notre périple au volant de l’ancêtre des camping-cars. Nous avons remisé nos montres et favorisé la surprise, le moment, l’imprévu. Foin de climatisation, de GPS ou d’aide à la conduite, juste un itinéraire basique que nous avons allégrement transgressé au gré de nos envies. Et si c’était ça le luxe ?
Les trois mousquetaires de la réparation
Ludo, Flo et Daniel sont à la tête de Station41aircooled. Les vans de Volkswagen n’ont pas de secrets pour eux. Restauration, carrosserie, mécanique, relooking, peinture, aménagements, réparations… leurs mains d’or font des miracles.
Leur territoire de chasse : les vieilles et belles mécaniques d’antan. Leurs clients affluent de la France entière, voire d’au-delà des frontières, pour bénéficier de leur expertise. Mieux encore, de leurs précieux conseils en amont d’un achat, le client peut prendre attache avec l’atelier qui leur prodiguera toutes les informations pour s’éviter la galère d’un investissement hasardeux ou d’une impossible restauration. Devis à l’appui, lequel peut osciller de 15000 à 40000 euros en fonction des travaux à prévoir pour faire revivre la bête. Qui plus est, ils ont les seuls sur le territoire national à fabriquer les toits tissus des combis d’époque. Pour se faire, ils s’appuient sur le savoir-faire d’une couturière montoirienne : l’Atelier d’Aurore.
Nom de Zeus Marty !
Ludovic vient de la mécanique moto, après une solide formation en carrosserie peinture. Florent déboule de chez Thalès, où il œuvrait en qualité de frigoriste. Daniel, pour sa part, était charpentier. C’est la passion qui a réuni les trois gaillards au sein de l’atelier de mécanique. La qualité de leur travail, le cœur à l’ouvrage, le bon esprit qu’ils dispensent et le bouche à oreille ont fait le reste. L’atelier ne désemplit pas et le mot d’ordre est la satisfaction client.
Deux entités distinctes
Sous l’appellation Station41aircooled, l’entreprise intègre la Van Factory. La première est en charge de la mécanique et de la carrosserie sous la supervision de Ludovic, la seconde est dédiée à l’aménagement des vans, sous la houlette de Florent et Daniel. Et l’atelier, fort de sa notoriété, croule sous les commandes qui convergent vers le Loir-et-Cher. Une équipe de passionnés qui, par le biais de la location, et même si ce n’est pas leur cœur de métier, offre aux nostalgiques des seventies la possibilité d’un retour dans le temps. Nom de Zeus, Marty ! A consommer sans modération.
Station41aircooled: 3, impasse Balzac 41800 Montoire-sur-le-Loir.