Burban Palettes, le millésime vert

Le broyeur de palettes - © Didier Depoorter
Le broyeur de palettes - © Didier Depoorter

Burban Palettes a fêté son 35ème anniversaire. Une soirée majestueuse pour se réjouir d’une croissance industrielle qui défit la logique du moment. Didier Burban l’assure : « On aime bien faire la fête quand les temps sont durs ».

La palette est un baromètre de l’économie, du commerce et de l’industrie. Un métier peu connu qui a vu le jour lors de la Seconde Guerre mondiale lorsque les Américains sont venus avec leurs Fenwick pour transporter les matériels militaires. En 1989, Didier Burban à sa façon, participe à son redéploiement, dans un axe nouveau : le recyclage. À l’époque de la mondialisation, des containers et de la palettisation, l’idée vient à point nommé. Burban les collecte partout, les trie par catégorie, taille et essence de bois, et les redistribue aux chargeurs, leur faisant faire six à huit cycles. Quand la palette est à bout de souffle, Burban utilise même l’inutilisable, pour produire cette fois de la biomasse. L’économie circulaire est en marche.

Rien ne se perd, tout se transforme

L’entreprise a grandi, par la croissance organique un peu partout en France, par la croissance externe aussi et l’achat de six sociétés du secteur. Le volume de palettes traitées lui, a triplé en 10 ans, et les chiffres sont toujours plus impressionnants. 600 collaborateurs répartis sur 30 sites en France, qui valorisent plus de 15 millions de palettes chaque année. Les trieurs et les réparateurs s’inscrivent dans un circuit extrêmement bien réglé, aux agréments multiples, notamment sanitaires. Les palettes destinées à l’export passent 40 minutes dans un four à 75° pour tuer les insectes. Enfin, tout ce qui n’est plus utilisable est broyé, 300 tonnes par semaine de bois-plaquettes sont ainsi produites par la filiale BDEC.

Burban Palettes fait partie des cinq premiers groupes nationaux du secteur, mais toujours indépendant. Ni financier ni fonds d’investissement. Pour lui comme pour les autres, le covid fut un trou d’air pendant lequel la terre s’est un peu arrêtée de tourner, avant de repartir de plus belle. Ralentissement de la croissance, taux bancaires quadruplés, c’est un jeu d’équilibre très instable entre l’offre et la demande, qui fait dire à Didier Burban : « heureusement, on avait du blé dans le grenier, ce qui nous a permis de passer ce cap ».

– Alors, pourquoi grandir ?

Didier Burban : Ce n’est pas un besoin absolu, mais une question d’instinct, on n’a jamais regretté les achats passés.

– Vous embauchez ?

Le taux de renouvellement du personnel est faible, un salarié reste en moyenne sept ans, contre quatre en moyenne dans les entreprises françaises. On privilégie la promotion interne et l’intérêt du métier.

– Comment naviguez-vous ?

À l’instinct. Les clients nous demandent d’être en mesure de répondre aux appels d’offres nationaux. Ce qui nous a amenés aux 30 agences, et au réseau Valorpal que nous avons créé pour des partenariats. Nos clients sont principalement les industries cosmétique et pharmaceutique, et la grande distribution. Nous devons aussi être près des points de distribution de nos clients, y compris du e-commerce.

– Quels sont vos arguments chocs ?

L’économie circulaire, la RSE, et donc les achats responsables. C’est un discours qui parle à tous. La palette se vend bien, mais tout le monde veut le meilleur prix, ce qui s’entend. À nous de défendre la déontologie, la qualité, la provenance. On défend une valeur morale. Ça ne marche pas à tous les coups, mais ça nous va bien. Chaque année avec 15 millions de palette recyclées, c’est l’équivalent d’une forêt d’Orléans qui est sauvée.

Propos recueillis par Stéphane de Laage

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