« Nous investissons dix millions d’euros à Vendôme et Orléans», annonce Simon Barbeau, le PDG du groupe Brandt
Simon Barbeau, 43 ans, président directeur général du groupe Brandt. Diplômé de l’École polytechnique et de l’École nationale supérieure de Techniques Avancées.
À l’heure où les entreprises vacillent sous les coups de boutoirs viraux de la pandémie, Cevital, l’actionnaire algérien de Brandt, investit dix millions d’euros sur les sites d’Orléans et de Vendôme. Simon Barbeau, PDG du groupe, a répondu à nos questions.
L’Epicentre : Quel est montant exact de cet investissement ?
Simon Barbeau : Au total, c’est dix millions d’euros en 2021.
Quelle en est la répartition entre les deux sites de Saint-Ouen (Vendôme) et Saint-Jean-de-la-Ruelle (Orléans) ?
Environ 80% pour Orléans et le reste pour Vendôme.
Pourquoi ce choix d’investissement de l’actionnaire algérien Cévital ?
C’est une volonté de consolider et d’accroître notre compétitivité sur nos produits stratégiques « Made in France ». Ces investissements s’inscrivent dans un plan stratégique plus large, à horizon 2024.
A quoi va servir cet investissement, trésorerie, R&D, maintien de l’emploi…?
Nous avons défini quatre axes d’investissement : d’abord, la modernisation de l’outil industriel afin de maintenir la compétitivité des produits cuissons stratégiques. Ensuite, le renforcement de la sécurité et les améliorations environnementales. À suivre, la digitalisation, avec des usines 4.0. Enfin, le lancement de nos futures innovations, et ce dès 2022.
Quel impact précisément pour le site d’Orléans ?Une nouvelle ligne de production de fours, la modernisation des presses, du traitement de surface et de machines de fabrication d’inducteurs.
L’horizon s’éclaircit pour les deux sites de production ?
Nos deux sites industriels français sont complémentaires et ils s’inscrivent ensemble dans notre stratégie future : le site de Saint-Ouen (Vendôme) offre une grande agilité et une grande flexibilité permettant de réaliser les produits à forte valeur ajoutée en petite série. Le site d’Orléans, lui, assure de son côté la production des références en grande série au meilleur niveau de compétitivité.
Y aura-t-il des recrutements, des créations de postes, le cas échéant, vers quels profils ?
Sur le site d’Orléans nous avons lancé une campagne de recrutement visant, dans un premier temps, l’embauche d’environ trente personnes pour des postes de production en 2021.
La tendance du « Made in France » a-t-elle joué un rôle dans la décision de l’actionnaire ?
Nous sommes aujourd’hui le dernier gros fabricant d’électroménager en France. L’engagement du groupe Brandt et de son actionnaire pour maintenir une production d’électroménager en France n’est pas récent… au contraire. Mais nous nous réjouissons de l’attention de plus en plus marquée des consommateurs pour l’origine de fabrication des produits.
La Tribune, Le Parisien, La Nouvelle République… la presse nationale et régionale française a largement salué cette opération, cela participe d’une stratégie de communication ?
À l’origine, nous avons simplement répondu à l’invitation du Président de la Région Centre-Val-de-Loire pour une conférence de presse, et certains médias ont relayé l’information.
À long terme, une délocalisation de Brandt vers le Maghreb est-elle envisageable et quel avenir pour l’entreprise en France ?
La présence de Brandt, de part et d’autre de la Méditerranée, est très complémentaire, et les marchés européens et ceux du Maghreb sont très différents.
Nos usines françaises produisent des produits de cuisson (fours, tables…) pour l’Europe et l’Asie, alors que notre site industriel algérien fabrique des produits de lavage et de froid.
Notre stratégie est de construire deux pôles forts : un en France, pour rayonner sur l’Europe et l’Asie, un en Algérie pour rayonner sur l’Afrique et le Moyen-Orient.
Propos recueillis par Jean-Michel Véry