Bernard Hibert, président de la CPME Centre-Val de Loire, a accueilli le président national, François Asselin, lors de la conférence du 16 septembre à Tours.
Président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME) de la région Centre-Val de Loire, Bernard Hibert commente les résultats d’une enquête de conjoncture auprès des adhérents du syndicat et réagit à l’actualité économique.
L’Epicentre : La CPME a fait réaliser une enquête nationale (voir l’encadré) fin août auprès de ses adhérents selon laquelle 39% des personnes interrogées estiment que leur situation s’est dégradée au cours du premier semestre 2021 par rapport au second semestre 2020. Faites-vous le même constat en Centre-Val de Loire ?
Bernard Hibert : Il s’agit d’une enquête nationale pour laquelle nous ne disposons pas de données régionales. Toutefois, ce sont bien les mêmes inquiétudes qui nous remontent de nos adhérents en Centre-Val de Loire. Beaucoup de dirigeants de PME craignent de ne pas bénéficier des effets du plan de relance qui sont plutôt dimensionnés pour les groupes et les grandes entreprises. Or, il est indispensable que le rebond de la relance profite à toutes les entreprises, même les plus petites.
Selon cette enquête, il semble que la crise ait fragilisé la situation financière des PME qui expriment des difficultés à faire face aux échéances fiscales et sociales. Est-ce le cas en Centre-Val de Loire ?
Il est certain que la crise sanitaire a eu un effet désastreux sur la situation financière des PME partout en France et singulièrement en Centre-Val de Loire où la sous-traitance fait travailler près de 25 000 salariés.
Avec les aides de l’Etat, on a acheté du temps mais le report de charges aura un impact qui se fera sentir dès le printemps prochain. Pour faire face aux remboursements des PGE (Prêts Garantis par l’Etat) les entreprises devront faire plus de chiffre d’affaires ou de marge. Ce n’est pas toujours possible pour toutes. C’est pourquoi nous sommes en discussion avec les pouvoirs publics pour un étalement de la dette sur du long terme.
Selon votre enquête, 57% des entreprises interrogées déclarent avoir renoncé à des projets ou des marchés en raison de difficultés de recrutement. Quelles solutions proposez-vous ?
Les difficultés de recrutement sont un frein majeur au développement. Nous sommes très conscients de cette situation. Les solutions relèvent avant tout des compétences des pouvoirs publics mais la CPME ne reste pas les bras croisés. Lors d’une réunion régionale le 16 septembre à Tours, en présence du président national François Asselin, nous avons jeté les bases d’un dispositif d’accompagnement des TPE et PME en matière de gestion des ressources humaines qui comprend un volet recrutement avec l’intégration des demandeurs d’emploi. La CPME Centre-Val de Loire sera pilote dans ce dispositif qui doit permettre notamment de faciliter les processus de recrutement.
Début octobre auront lieu les élections des Chambres de Métiers et de l’Artisanat. Comment se positionne la CPME Centre-Val de Loire pour ce scrutin ?
Pour la première fois depuis 1945, la CPME est la première organisation interprofessionnelle par le nombre d’entreprises que représentent ses différentes branches. Cette représentativité nous donne toute la légitimité nécessaire pour prendre une part active aux élections des Chambres de Métiers et de l’Artisanat pour lesquelles nous soutenons la liste « Fiers d’être artisans ». En Centre-Val de Loire, la liste est complète et a été présentée à François Asselin lors de notre réunion à Tours.
Propos recueillis par Bruno Goupille
57% des dirigeants de PME peinent à recruter
La CPME a réalisé une enquête (*) auprès de ses adhérents sur les perspectives de rentrée. Les principaux résultats sont les suivants :
39% font état d’une dégradation de la situation globale de leur entreprise au premier semestre 2021 par rapport au second semestre 2020
57% déclarent avoir dû renoncer à des projets ou à des marchés du fait de difficultés de recrutement.
18% estiment ne pas avoir la trésorerie suffisante pour rembourser les échéances sociales et fiscales.
54% souhaitent une prolongation des aides de l’Etat à la rentrée 2021.
47% estiment que la pandémie à un impact en termes d’organisation sur leur entreprise.
64% disent être impactés par la hausse des prix des matières premières.
54% déclarent qu’ils ne répercutent pas ces augmentations sur leurs prix de vente.
82% des entreprises impactées par la hausse des prix ne s’attendent pas à une amélioration de la situation avant 2022.
(*) Enquête réalisée du 18 au 31 août 2021 par questionnaire en ligne auprès des adhérents de la CPME. Etude basée sur 1 153 réponses de dirigeants de TPE-PME