Avec HappyVore, la viande végétale prend racine dans le Loiret

 

La jeune entreprise parisienne HappyVore a choisi Chevilly, au nord d’Orléans, pour lancer sa production industrielle de spécialités culinaires végétales ayant l’aspect et le goût de la viande. 70 emplois à la clé et une production de 10 000 tonnes par an.

Dans les plaines de Beauce, on va bientôt moissonner la « viande » à la tonne. La jeune entreprise parisienne HappyVore a, en effet, choisi le nord d’Orléans, Chevilly très précisément, pour y implanter son site de production de viande végétale. Un choix lié à la diversité des productions locales de céréales et de légumineuses, riches en protéines, qui entrent dans la composition des spécialités culinaires de la start-up. Un choix lié aussi à la facilité de diffusion des produits à partir du « cœur de France » et pour lequel Dev’Up, l’agence de développement économique régionale, a fortement œuvré. Une reconversion industrielle est aussi à la clef, car HappyVore reprend les anciens locaux abandonnés depuis 2018 par le groupe Labeyrie qui y fabriquait des blinis.

« Nous allons totalement rénover le bâtiment de 4 500 mètres carrés et construire une première extension de 500 mètres carrés, annonce Guillaume Dubois, l’un des deux fondateurs d’HappyVore. Nous avons réalisé une levée de fonds de 35 millions d’euros pour ce projet de développement industriel et commercial. »

Les travaux ont été lancés et devraient s’achever en fin d’année. Les recrutements également pour une trentaine de collaborateurs dans un premier temps. « Nous recrutons des opérateurs, chefs de ligne de production et techniciens de maintenance, précise Guillaume Dubois. À terme, l’effectif pourrait être porté à 70 avec un objectif de production de 10 000 tonnes par an. »

Le premier steak dans leur cuisine

Le marché des produits « carnés » à base de végétaux connaît une forte expansion en se positionnant comme substituts aux produits de boucherie traditionnelle avec une image plus « écoresponsable ». Les deux jeunes fondateurs d’HappyVore l’ont bien compris. Les deux ingénieurs, Centrale pour Guillaume Dubois, 34 ans, et Télécom pour Cédric Meston, 28 ans, sont amis depuis 6 ans. « Nous avions envie de lancer une entreprise à impact environnemental agissant pour la réduction des émissions de carbone provoquées par l’élevage, explique Guillaume Dubois. C’est ainsi qu’est née l’idée de produire des alternatives végétales pour consommer moins de viandes, mais avec des spécialités aussi bonnes en goût et en valeurs nutritives. »

Il y a trois ans, les deux amis ont confectionné dans leur cuisine leur premier « steak végétal » sous la marque des Nouveaux Fermiers. Le nom a changé pour devenir le plus joyeux HappyVore et la gamme s’est progressivement élargie à une dizaine de produits : nuggets, chipolatas, merguez, boulettes, lardons, etc…

Jusqu’ici préparées en Normandie, les spécialités HappyVore sont servies dans plus de 1000 restaurants et proposées dans pratiquement toutes les enseignes de la grande distribution. Le chiffre d’affaires, non révélé, a été multiplié par 3,5 en douze mois. Il devrait encore pousser comme du bon blé à partir de Chevilly.

Bruno Goupille

 

Un cocktail végétal riche en protéines

Les « alternatives végétales » élaborées par HappyVore sont composées à partir de différents ingrédients selon le produit fini. La base est constituée par des céréales et des légumineuses : blé, pois, soja, fève, maïs, dont les protéines sont extraites. Des arômes et des colorants naturels sont ajoutés, ainsi que des glucides, pour donner l’aspect et les saveurs de la viande.

Précisons qu’un décret qui devait interdire l’utilisation de termes évoquant la viande pour des produits végétaux a été suspendu par le Conseil d’Etat fin juillet, en référence à la position européenne.

 

 

 

 

Tous deux ingénieurs, Guillaume Dubois, 34 ans, et Cédric Meston, 28 ans, ont créé HappyVore il y a trois ans.

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