Face aux pressions inflationnistes, les TPE/PME françaises ont globalement augmenté les salaires. Une façon pour elles de soutenir le pouvoir d’achat des salariés, de garder leurs talents et d’en attirer de nouveaux.
Les TPE/PME françaises ont très majoritairement décidé d’augmenter les salaires et ce, quel que soit leur secteur d’activité, leur région d’activité ou le statut de leurs salariés. C’est ce qui ressort d’une étude analysant l’évolution des salaires de 433 684 salariés de TPE/PME réalisée par le Cercle Perspectives, un cercle de réflexion qui regroupe les dix-sept cabinets d’expertise-comptable les plus importants de France et l’institut d’études Init.
Au total, les salaires ont évolué de + 3,10 % en moyenne entre décembre 2021 et juin 2022 dans les TPE/PME, avec des effets redistributifs plus marqués dans certains secteurs, certaines régions et au bénéfice des non-cadres et des femmes. « Les résultats de notre étude montrent que les TPE/PME ont clairement opté pour une redistribution accrue de la valeur afin de soutenir le pouvoir d’achat de leurs salariés, de garder leurs talents et d’en attirer de nouveaux, dans un contexte pourtant marqué par une hausse des prix qui contraint leurs marges. Autres enseignements intéressants de cette étude : les salaires en région tendent à s’aligner sur ceux de l’Île-de-France et augmentent plus vite dans les secteurs en tension tels que l’hôtellerie-restauration ou le transport, ainsi que pour les femmes et les non-cadres qui bénéficient d’un effet redistributif », déclare Laurent Chapart, président du Cercle Perspectives et PDG du cabinet Cogep.
Les salariés non-cadres ont bénéficié d’un effet de rattrapage, leur salaire ayant crû de 3,14 % sur la période contre 2,76 % pour les cadres. De même, les femmes, qui sont structurellement moins bien rémunérées, à compétences égales, que les hommes, ont bénéficié d’un léger effet de rattrapage avec une augmentation de leur salaire de 3,16 % contre 3,06 % pour les hommes.
Des revalorisations salariales supérieures à la moyenne dans les secteurs en tension
Certains secteurs en tension ont consenti à davantage d’efforts pour attirer ou conserver les talents. C’est le cas, par exemple, de l’hôtellerie-restauration (+ 5,23 %) et du secteur du transport (+ 3,68%).
Ainsi, les secteurs de l’industrie, de la construction ou encore du commerce qui sont davantage impactés par les hausses du coût de l’énergie, des matières premières et par les difficultés d’approvisionnement, ont augmenté les salaires respectivement de 2,79 % et 2,97 % en moyenne, une évolution en deçà de la moyenne de 3,10 % accordées par les TPE/PME.
Un alignement progressif sur les salaires franciliens
Sur le plan régional, l’effet de rattrapage a également joué, les salaires tendant à s’aligner progressivement vers ceux de l’Île-de-France, notamment dans les régions où les entreprises sont le plus concentrées. Ainsi, les TPE/PME de la région Centre-Val de Loire ont accordé des revalorisations salariales quasi équivalentes à celles de l’Île-de-France (+ 2,85 % contre + 2,99 %). Encore une des conséquences de la crise du Covid, qui permet ainsi à certaines régions de défendre ou d’augmenter leur attractivité par des rémunérations tout aussi compétitives qu’en l’Île-de-France.