Aihdac, entreprise adaptée qui a pour mission l’emploi de personnes en situation de handicap (80 % de ses effectifs), souffle cette année ses 40 bougies. Née à Contres, l’entreprise, qui a connu quelques vicissitudes dans les années 1990, emploie aujourd’hui près de 160 salariés sur trois sites de production (Le Controis-en Sologne, Vendôme et Château-Renault) et une dizaine d’employés administratifs à Blois.
« Nous sommes une entreprise comme une autre, soumise aux mêmes règles, précise Céline Bessonnier, sa directrice. Certes, l’entreprise est agréée par l’État, ce qui lui permet de recevoir des subventions pour financer le surencadrement, la moindre productivité et les petites adaptations du quotidien. Mais, l’entreprise vit de son activité. Notre seule spécificité, c’est la préservation de l’emploi, qui constitue notre priorité. »
En ayant recours aux services d’Aihdac, les entreprises de plus de 20 salariés qui ne remplissent pas leur obligation d’emploi de travailleurs handicapés voient leur contribution annuelle à l’Agefiph minorée. « C’est une porte d’entrée, mais nullement un facteur de pérennisation de la relation commerciale. Si nos clients restent fidèles, c’est avant tout grâce à la qualité de nos prestations », vante Céline Bessonnier. Et de souligner que « près des deux tiers de nos clients sont des entreprises qui ne sont pas soumises à cette obligation ». Parmi les 40 % de grands comptes, on retrouve Schneider Electric ou « beaucoup d’entreprises locales, comme StandbyMercura (La-Chaussée-Saint-Victor) », indique-t-elle. « 70 % de notre activité ressort de la sous-traitance industrielle : assemblage électromécanique, préparation de câblages électriques, métallerie… Contrairement à ce que l’on pourrait penser, nous comptons dans nos rangs des collaborateurs aux compétences très pointues ! Même si ce qui compte avant tout lorsque nous recrutons, c’est l’aptitude à apprendre et l’envie. En ces temps de tension sur la main d’œuvre, c’est un précepte à la mode. Mais nous, nous le suivons depuis 40 ans ! »
L’entreprise essaye aujourd’hui de déployer ses ailes dans le tertiaire. Notamment dans le domaine de l’économie circulaire : réparation de cycles, reconditionnement de cafetières et de fontaines à eau, etc. L’entreprise a lancé récemment une activité de conciergerie solidaire à destination des seniors, sur le bassin de Vendôme : « Notre concierge va chez nos abonnés pour sortir le chien, acheter le cadeau du petit-fils, changer la bouteille de gaz… ». Une activité appelée à s’étendre, avec le vieillissement de la population. « Nous contractualisons directement avec les particuliers. Mais des mairies réfléchissent à participer financièrement à ce service », révèle la directrice, qui souligne qu’Aihdac « est agréée “services à la personne”, ce qui permet à nos clients de bénéficier du crédit d’impôt ». Reste que sa plus grande fierté, « c’est de permettre à des personnes qui, pour beaucoup, sont devenues handicapées, de reprendre pied avec le monde du travail. On leur permet de prendre conscience que si l’on adapte un tant soit peu le travail à la personne, et non l’inverse, ils sont encore capables de travailler. Un coup de pouce qui, au-delà, permet de leur redonner confiance en eux ».
Frédéric Fortin