À Las Vegas les startups orléanaises n’ont pas fait sauter la banque

Les deux startups du Lab’O d’Orléans, Lify Air et Niryo, étaient voisines sur l’espace de la French Tech mis à disposition par Business France.

Bilan mitigé pour deux startups orléanaises qui ont participé au salon de l’électronique grand public de Las Vegas début janvier. La fréquentation a été moins importante mais des contacts potentiellement prometteurs ont pu être établis.

Après une année d’interruption pour cause de pandémie, le grand show mondial de l’électronique grand public a pu se tenir du 5 au 7 janvier à Las Vegas, aux Etats-Unis. Toutefois, le fameux CES (Consumer Electronic Show) ne s’est pas déroulé dans des conditions optimales, toujours à cause de la crise sanitaire et du très contagieux variant Omicron. Les organisateurs ont joué la carte de la prudence en réduisant la durée du salon à trois jours, au lieu de quatre habituellement, et en renforçant les mesures sanitaires. Ces conditions contraignantes, ajoutées aux incertitudes mondiales sur l’évolution de la contagion, ont provoqué l’annulation de la venue de nombreux acteurs du secteur, parmi les plus grands noms, et l’absence des équipes internationales, notamment asiatiques. Le nombre d’exposants a chuté de moitié en passant de 4 500 en 2020 à seulement 2 200. La fréquentation s’en est fortement ressentie. Alors que l’édition de 2020 avait attiré 180 000 visiteurs, ils n’auront été qu’un peu plus de 40 000 à fouler les allées du salon 2022, soit une baisse de 75% de la fréquentation.

Les détecteurs de pollen de Lify Air

« C’est vrai que les visiteurs ne se bousculaient pas », constate Jérôme Richard, de retour du CES de Las Vegas, où il présentait le capteur de pollen conçu par son entreprise Lify Air. Hébergée au Lab’O d’Orléans, cette jeune société en plein développement (voir encadré) faisait partie des 24 startups sélectionnées par Business France, l’agence publique de développement international des entreprises françaises, pour exposer à Las Vegas. Elles étaient regroupées dans l’espace « French Tech » symbolisé par un coq rouge stylisé. « L’organisation était parfaite ainsi que les conditions d’accès, reconnaît Jérôme Richard. Nous avons eu une petite trentaine de contacts et manifestations d’intérêt. Il s’agit par exemple d’offres de partenariat ou de prestations de services par des sociétés américaines, et même de propositions d’installation aux Etats-Unis. Nous avons eu aussi la visite de personnes allergiques qui nous ont fait des remarques utiles. Par exemple, pour travailler le marché américain, il nous faudrait plutôt cibler directement la clientèle des particuliers plutôt que les collectivités car le modèle de prise en charge sociale est très différent. »

Les petits robots de Niryo

Hasard ou non, les voisins de stand de Lify Air étaient aussi des locataires de l’incubateur numérique orléanais. Niryo, qui conçoit et fabrique des robots miniatures de démonstration pour l’éducation et l’industrie, a intégré le Lab’O dernièrement, tout en conservant son site historique de Lille. La jeune entreprise a réussi une levée de fonds de 3 millions d’euros depuis son arrivée à Orléans. En revanche, comme pour Lify Air, la faible fréquentation du CES de Las Vegas aura été une déception.

Malgré tout, les participants orléanais du salon de référence de la high tech ont profité de ce séjour dans la capitale du jeu pour faire un tour dans les casinos et tenter leur chance. Mais, là non plus, ils n’ont pas fait sauter la banque !

Par Bruno Goupille

Jérôme Richard a créé Lify Air en 2018. L’entreprise emploie une dizaine de salariés.

Lify Air traque les pollens dans l’air

Fondée par Jérôme Richard en 2018, Lify Air a conçu, en partenariat avec le CNRS, un capteur de détection et d’analyse des pollens dans l’air en temps réel. Après une phase de conception et de test de l’appareil, l’entreprise passe en mode de commercialisation. Elle est en train d’équiper une trentaine de villes ou communautés de communes qui installent chacune un réseau de 2 à 12 capteurs. Les collectivités proposent ensuite aux habitants d’être alertés, via une application, lors de la propagation de pollens. Les territoires concernés sont répartis sur tout le territoire national, mais pas encore en Centre-Val de Loire.

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