À Combreux, la Belle au bois dormait

Au pays du tourisme, rien n’est simple, mais tout est sujet à rêverie. Ainsi pourrait-on résumer le projet du Conseil départemental du Loiret, sur les rives de l’étang de la Vallée, à Combreux.

L’étendue d’eau de 70 hectares est une pépite au cœur du Loiret. En lisière de la forêt d’Orléans, à deux pas du canal lui aussi d’Orléans, l’endroit est paisible, beau, presque magique. Pourtant, depuis 1983, l’État en avait laissé la gestion au Conseil général d’alors, qui lui-même en avait sous-délégué l’exploitation et l’entretien. Les communes de la com-com contribuent depuis au financement du lieu. Il y a bien eu la construction d’un camping, quelques sanitaires sur la plage et un parking, mais le lieu n’était fréquenté que par peu de touristes, quelques connaisseurs qui semblaient en garder le secret.

Et voilà que le tourisme s’est peu à peu réinventé. « Il y a encore dix ans, on n’avait pas la conscience du besoin de capter les touristes, explique Marc Gaudet, président du Conseil départemental. Il est temps aujourd’hui de leur faire de vraies propositions ».

C’est la raison pour laquelle, le Département a choisi de racheter le domaine du canal d’Orléans, comprenant l’étang de la Vallée, le canal et les affluents. Il a été créé une équipe de six agents qui patrouillent désormais et entretiennent ce petit joyau.

Et le Conseil départemental vient d’engager 700000€ de travaux d’aménagement. De nouveaux blocs sanitaires sur la plage, sécurisation et mise aux normes du bâtiment de réception, aménagement du parking et de la voie d’accès au camping. De quoi permettre à ceux qui vont désormais exploiter les lieux, de faire de cet étang, un lieu à la hauteur des attentes des touristes. Les travaux devraient être terminés pour l’ouverture de la saison estivale en juin prochain.

Sur le chemin de Compostelle

Le plus visible sera sans doute les installations de loisirs que Destination H2O, société de Joris Leclercq, s’apprête à implanter à proximité. Mille mètres carrés de filets tendus entre les arbres, une tyrolienne et des canoës en location. « Je veux créer un lieu de vie, dit-il, avec un accueil, un bar et une restauration à emporter. Les gens iront en villégiature à pied, à vélo en canoë ou sur des paddle, et même sur des fauteuils roulants amphibies pour les personnes à mobilité réduite »

Le camping de 120 places cherche quant à lui un exploitant pour les années prochaines.

Nul doute que la formule devrait attirer du monde, d’autant que le tourisme doux est en vogue. Et c’est bien cette carte très « nature » que cherche à jouer le conseil départemental avec son plan « Loiret au fil de l’eau ». La zone naturelle dans laquelle se trouve l’étang est un attrait à lui seul. D’ailleurs, une large zone sera réservée pour aller chercher le calme, l’observation de la nature et des animaux qu’elle y abrite.

Ajoutons que le site est à la croisée des cycloroutes, dont la fameuse Scandibérique (qui relie Trondheim en Norvège à St Jacques de Compostelle), et non loin de la Loire à vélo qui a de longue date fait ses preuves en matière de tourisme doux. « Nous sommes en train de mailler le territoire du Loiret pour qu’il devienne une destination à part entière pour les cyclistes », insiste Marc Gaudet.

Difficile de savoir ce que le marchand de bois, qui a fait creuser cet étang au 17ème siècle pour alimenter le canal d’Orléans, penserait de cette reconversion. Autres temps, autres mœurs !

Par Stéphane de Laage

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