GEZI, pour Groupement des Entreprises de la Zone Intercommunale de Saint-Jean de Braye – Semoy. Tel était l’acronyme lors de la création de cette association d’entreprises. Elle accueille les entreprises des parcs d’activité, à cheval sur plusieurs communes de la métropole orléanaise.
Au nord-est d’Orléans, les entreprises sont légion, et particulièrement à cet endroit. Transport, nettoyage, alimentation, cosmétique, reprographie, hôtels et même dépôt pétrolier. Le GEZI compte une centaine d’adhérents pour des milliers d’entreprises potentielles. Toutes ne voient pas l’intérêt d’adhérer, mais Mireille Rubio, la présidente, fait en sorte de le leur faire toucher du doigt.
Il faut dire que Mireille Rubio connaît bien le monde de l’entreprise. Après dix-neuf ans chez Lexmark, deux années en Angleterre et au Canada, elle crée son centre de formation aux langues en 2010, à St-Jean-de-Braye. « J’ai naturellement adhéré au GEZI à cette époque. Un an plus tard j’étais au CA avant d’en être vice-présidente ». Depuis trois ans, elle en assure la présidence et s’efforce de développer ce en quoi elle croît.
Bien sûr il y a le réseautage, mais aussi, et c’est une particularité du GEZI, une relation très forte avec la métropole et les communes, en particulier celle de Saint-Jean-de-Bray, socle originel. Gregory David, est responsable de l’Arche Abraysienne, le service économique et emploi de la commune : « On travaille naturellement avec le GEZI. Les entreprises adhérentes sont en symbiose avec notre double démarche, à la fois sociale et économique. C’est d’autant plus vrai qu’on est à l’écoute et qu’on accompagne les demandeurs d’emploi, on répond aux besoins d’insertion, de retour en entreprise, de formation professionnelle ».
Les entreprises jouent bien le jeu de l’acteur social et économique qu’elles sont. En témoigne leur participation active aux actions du territoire : « de longue date, les entreprises du Gezi sont chaque mois présentes aux réunions de l’Arche, poursuit Grégory David. Comme un partenaire historique, le GEZI permet aussi des visites d’entreprises, et le travaille de fond avec les conseillers de Pôle Emploi ».
Jongler subtilement entre réseaux sociaux et relations humaines
Bien sûr les générations Y et Z sont de celles qui communiquent via les réseaux, dits sociaux, mais Mireille préfère privilégier les relations humaines, celles que l’on tisse sur le terrain. « Les réseaux sont rapides, efficaces et se sont rendus indispensables en toutes choses, admet-elle. Mais l’échange d’une carte de visite lors d’une soirée business, ça a quand même du bon » ! C’est pour cela qu’elle ne lâche pas l’affaire la présidente ! Le mois dernier, les membres du GEZI se sont retrouvés pour une soirée de gala post-COVID au cirque Gruss ; un grand bonheur pour lequel il aura fallu jouer des coudes et s’inscrire de bonne heure, les places se sont arrachées. « C’est ça qui nous motive, ajoute Mireille Rubio. Apprendre à se connaître pour mieux s’appréhender, créer un réseau de gens qui se connaissent et se recommandent, et pourquoi pas, à terme faire des affaires ensemble ».
Croissance annoncée
En juillet dernier, le GEZI s’est agrandi. A Saint-Jean-de-Braye, Semoy et l’Est orléanais, se sont ajoutées les communes de Boigny-sur-Bionne, Vennecy et Marigny les Usages. Une grosse prise, diront certains, l’apport de nouvelles belles entreprises, en particulier celles du Cosmetic Park. Un site industriel « premium » qui pense HQE, à l’image des marques qui s’y trouvent, parmi lesquelles LVMH et L’Oréal.
On se bat pour nos boîtes
Si la fête est une agréable occasion de créer du lien entre les gens, le GEZI se donne aussi les moyens de fédérer le travail collaboratif. Les déjeuners thématiques sont réguliers et traitent de sujets aussi divers que nécessaires : RGPD, compte personnel de formation, loi de finance ou recrutement. S’ils ne sont pas follement sexy, du moins ont-ils l’avantage de parler à tout le monde. « Les grandes entreprises ont chacune leur service juridique, fiscal ou RH. Mais les PME, commerces et indépendants, ont besoin de mettre leurs connaissances et leurs compétences en commun ».
Mireille Rubio reprend volontiers l’adage qui veut que seul on va plus vite, et accompagné on va plus loin. Mais elle ajoute à l’attention de ceux qui se demandent si leur adhésion est bien utile, que « le nombre fait aussi la force. On a besoin de tous, dit-elle, y compris des dirigeants et cadres de grandes entreprises. Quand le patron d’une TPE s’engage bénévolement, il sacrifie aussi un peu de son temps pour se battre pour sa boîte. L’emploi et l’économie sont l’affaire de tous ».
Par Stéphane de Laage