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Si les dégâts ne sont pas encore chiffrés, le secteur du tourisme est déjà largement impacté par la crise du coronavirus. Le Département du Loiret et Tourisme Loiret lance un plan de relance. Objectifs ? Préserver les salariés du secteur et développer le tourisme en pleine crise économique post-confinement.
Le confinement impacte et va encore longtemps impacter l’économie. Dans le Loiret, le tourisme est touché de plein fouet. Si aucun chiffre n’a été communiqué pour le moment, les retours des acteurs du secteur sont inquiétants pour la santé des différents établissements. Sans déplacement possible, il n’y a plus de tourisme, donc plus de chiffre d’affaires. « La chute de l’activité est énorme, affirme notamment Frédéric Néraud, président de Tourisme Loiret. Le manque à gagner est considérable car il y a eu de nombreuses fermetures. Heureusement il y a aussi eu des activités de substitution mises en place, en restauration par exemple avec la livraison. Mais il faut agir assez rapidement. »
A la fin du mois d’avril, Tourisme Loiret et le Département du Loiret ont ainsi dessiné un plan de relance économique. Il vise à reprendre sereinement et de garantir un certain volume d’affaires, sans « subvention aveugle » mais avec un « travail concret dans le secteur ». L’objectif ? Permettre au Loiret de garder sa 8e position dans la catégorie Tourisme à la campagne (2018) et la renforcer. Plus de 5 000 emplois salariés sont à préserver. En plus du budget opérationnel de base de 600 000 € de Tourisme Loiret, le conseil départemental ajoute donc 3 millions d’€ pour mettre en œuvre le plan de relance. « Ce choix n’est pas une perfusion financière, assène plusieurs fois Frédéric Néraud. C’est une priorité. »
Garder les Loirétains, chercher les autres
Comme annoncé par le gouvernement, les charges des entreprises privées sont reportées et étalées dans le temps. Le plan départemental, lui, supprime également les cotisations auprès de Tourisme Loiret et encore les commissions de ventes réalisées sur le site Internet. La sortie de la crise sanitaire et l’entrée dans la crise économique va demander de l’accompagnement, « notamment pour les entreprises individuelles, souvent prises au dépourvu ». Une formation individuelle, pour répondre aux nouveaux enjeux, ceux de l’après crise, va être financée pour les entrepreneurs intéressés ; des aides vont être proposées auprès des prestataires afin de réaliser des campagnes de communication et de promotion des entreprises du territoire. Mais le volet le plus lourd concerne une opération de promotion de grande ampleur : des bons d’achats de 100 €, à dépenser dans les hôtels, gîtes, restaurants, sites touristiques du Loiret, vont être donnés aux personnels soignants, sociaux, médico-sociaux, mobilisés pendant la crise sanitaire dans le département ; des tickets d’entrées aux sites touristiques vont également être achetés et distribués au 35 000 collégiens du département, ainsi qu’aux résidents des Ehpad et aux enfants de la protection sociale départementale ; le grand public peut désormais acheter en pré-vente des séjours ou des tables dans les restaurants du territoire ; des efforts financiers vont être faits pour les travaux de restauration des monuments privés, comme le château de Meung-sur-Loire ou celui de La Ferté Saint-Aubin. L’idée est de « conforter une prise vers une activité progressivement normale » pour les acteurs du tourisme, d’impulser la saison touristique de l’été.
Mais comment inciter les Loirétains à rester faire du tourisme chez eux, là où ils se sont confinés pendant quasiment deux mois, et attirer les autres Français à découvrir le territoire sachant que tous les départements se lancent dans cette quête ? « Nous voulons dire aux soignants, hors du Loiret, de venir chez nous, se mettre au vert, se reposer après la fin de la crise, lance Marc Gaudet, le président du Département du Loiret. Pour ça, il faut bien évidemment garantir la sécurité sanitaire des visiteurs. Les réouvertures (des hôtels, restaurants, sites touristiques) ne se feront qu’à cette condition. » Une grande campagne de communication devrait donc être lancée dans le département et à travers la France pour promouvoir la Sologne, le Pithiverais, le Gâtinais et le Giennois, l’atout principal du territoire étant sa proximité avec l’Ile-de-France.
Par Claire Seznec