Entre le maintien à domicile des personnes âgées ou à mobilité réduite et les besoins d’accessibilité accrus dans toutes les situations de la vie quotidienne, les professionnels de l’ascenseur sont en première ligne. Le secteur recrute plus de 1 000 collaborateurs par an. À Tours, le CFA renforce ses formations pour répondre aux besoins croissants des entreprises.
« Les ascensoristes veillent à l’entretien d’un parc de 640 000 appareils en service en France, pour 100 millions de trajets par jour, soit le plus important moyen de transport du pays ! On l’emprunte tellement qu’on oublie qu’il faut un humain derrière pour l’installer, le faire fonctionner, l’entretenir », indique Raïd Zaraket, responsable communication de la Fédération des ascenseurs.
En France, le secteur recherche 1 000 à 1 500 techniciens par an. Des besoins qui, selon le responsable communication, vont devenir exponentiels. « On se prend aujourd’hui la première vague de la rénovation énergétique des bâtiments, et la deuxième sera la vague du vieillissement de la population et donc du maintien au domicile et de l’accessibilité. Face aux besoins en recrutement, nous nous sommes notamment lancés sur le réseau social TikTok. Nos campagnes ont cartonné auprès des jeunes, avec cinq millions de vues cumulées pour la première année », précise Raïd Zaraket.
Un métier alliant technicité et utilité
Denis Moulinou, chargé de relations entreprises au CFA de Tours, le dit d’emblée : « Le métier d’ascensoriste regroupe une multitude de métiers, il est non délocalisable et valorisé partout. En France et dans le monde, nos jeunes ascensoristes sont très demandés, ils sont embauchés immédiatement après leur cursus, avec des débuts de carrière à 2 000 € net avec voiture de fonction. »
Face aux besoins accrus en personnels hautement qualifiés, le CFA de Tours étoffe à la rentrée 2024/2025 son offre de formation en apprentissage, avec un titre professionnel de technicien de montage et modernisation d’ascenseur en sus de son certificat de spécialisation technicien ascensoriste.
Le caractère évolutif du métier fait dire à Denis Moulinou que « quand on entre dans l’ascenseur, on n’en sort plus ! Ce métier est sans routine, avec de l’autonomie, et mobilise une multitude de compétences allant de l’électricité à l’hydraulique en passant par le pneumatique, l’électronique et la mécanique. Les appareils sont de plus en plus sophistiqués. »
Au CFA de Tours, un plateau unique de 2 300 m2 sur trois étages permet l’apprentissage initial ou en continu. Avec douze ascenseurs de marques différentes, quatre ascenseurs en montage, deux salles de simulateur et un plateau technique spécial PMR, ce plateau est une pépite !
Les ascenseurs du CFA sont issus de dons des leaders du métier. « Les élèves peuvent apprendre sur un appareil d’une marque précise ou multimarques. Ils viennent de Monaco, Lille ou encore Toulouse pour se former. Nous dispensons également de la formation sur mesure pour les entreprises. En 2023/2024, cela représente près de 2 000 heures de formations », précise Rémy Lefebvre, adjoint de direction au CFA de Tours. Des chiffres loin d’être anecdotiques dans un secteur à la confluence des mutations sociales et sociétales.
Camille Colloch