L’Agreen Lab’O a organisé une journée consacrée au financement de l’innovation à l’attention des start-up de l’économie verte. Les jeunes pousses ont besoin d’accompagnement financier pour traverser la fameuse « vallée de la mort » où périssent plus de 50 % d’entre elles avant leurs cinq ans.
Pour grandir les « jeunes pousses » ont besoin d’être « arrosées »… avec de l’argent frais, et aussi d’être accompagnées. C’est ce qu’il ressort de la journée organisée par l’Agreen Lab’O Village by CA le 14 février dernier sur le thème du financement de l’innovation. Elle a rassemblé une trentaine de participants venus écouter plusieurs intervenants du secteur bancaire, BPI, Banque des territoires ; des fonds d’investissement, UI Invest, MIIMOSA ; ou des structures d’accompagnement, région Centre, DREETS, Technopole, etc.
Fragiles par définition à leur naissance, les start-up affrontent des caps difficiles avant de pouvoir se développer. Elles doivent en particulier survivre au fameux passage dans la « vallée de la mort », cette période pendant laquelle leurs dépenses restent inférieures à leurs recettes. Si elles ne parviennent pas à inverser la tendance avant leur cinquième anniversaire, c’est la mort assurée, comme pour plus de 50 % d’entre elles à cette échéance.
Fonds d’investissement et financement participatif
Le financement de cette période sensible est donc déterminant, tout comme l’accompagnement de leur développement par des structures spécialisées, à l’image de ce que peuvent proposer Orléans Technopole ou la région avec Dev’Up. On estime, en effet, que le taux de faillite des start-up passe de 40 % à seulement 20 % si elles sont accompagnées.
Le financement de l’innovation, c’est ce que propose notamment UI Invest, un fonds d’investissement disposant de treize implantations régionales, dont Orléans, notamment dans les domaines de la santé et de l’agrobusiness. La structure gère le fonds Centre-Val de Loire Amorçage, créé par la région Centre-Val de Loire pour soutenir les jeunes entreprises innovantes.
Fonctionnant sur un autre principe, MIIMOSA fait appel au financement participatif pour proposer des prêts sans garantie ni caution personnelle, de 100 à 150 000 €, sur des projets dédiés à l’agriculture et l’alimentation durables. La communauté de 500 000 donateurs a déjà collecté 120 millions d’euros et financé 6 500 projets en France et en Belgique. Même au milieu de la vallée de la mort, il y a donc toujours une place pour l’espoir et la croissance !
Treesition en pleine croissance
Dernièrement installé à l’Agreen Lab’O, Treesition propose une solution originale d’investissement dans la plantation de paulownias. Cette espèce d’arbre à croissance rapide présente la particularité d’améliorer la fertilité des terres agricoles et d’absorber les intrants en profondeur. Treesition propose à ses investisseurs – 500 actuellement – d’acheter des arbres qui sont plantés sur des terres agricoles pouvant évoluer vers l’agroforesterie. L’investissement va de 50 € par arbre avec un rendement de 3 % défiscalisé, à 130 € par arbre avec un rendement de 10 % mais un risque plus élevé. La durée d’investissement de dix ans correspond au cycle de vie de l’arbre jusqu’à son exploitation.
Treesition a déjà planté 2 500 arbres depuis sa création en 2022 et vise les 10 000 plantations cette année. Son fondateur, Daniel Dos Santos, a présenté son concept devant le jury de l’émission « Qui veut être mon associé ? ». Il table sur une croissance rapide de son modèle en passant de 96 000 € de chiffre d’affaires cette année à 3,4 millions d’euros l’an prochain. Il recherche des partenaires agricoles pour ses plantations et prévoit une levée de fonds de 2 millions d’euros pour financer les études et le développement d’une idée… en pleine croissance.
Seabex au top mondial !
Basée à l’Agreen Lab’O et spécialisée dans l’irrigation de précision, Seabex a été classée, le 17 janvier dernier, parmi le Top 10 des meilleures start-up mondiales, en marge du World Economic Forum (WEF) qui s’est déroulé à Davos, en Suisse. Ce classement a été établi à l’issue d’une compétition internationale entre 192 candidats du monde entier présentant des solutions novatrices en matière de gestion et d’optimisation de la ressource en eau. Seabex, qui dispose d’une unité en Tunisie, développe des techniques innovantes axées sur l’irrigation de précision sans capteurs, l’utilisation rationnelle des ressources naturelles et la promotion de l’économie d’eau dans l’agriculture.
Bruno Goupille