Nichée au centre de Tours, la Clinique du street-art a émergé tel un phénix artistique, réveillant l’ancienne clinique Saint-Gatien de sa léthargie. Trente-et-un graffeurs ont métamorphosé ce lieu en une galerie temporaire, jusqu’en septembre 2024, retraçant les 60 ans de cet art urbain.
L’aventure artistique s’annonce dès les premiers pas dans le hall comprenant un bar, une petite restauration et un espace dédié aux concerts. Puis, sur une surface de 1 500 mètres carrés, les visiteurs munis de lampes torches frontales se lancent dans une exploration semblable à l’Urbex, captivant les sens. « L’idée est d’apporter de la vie dans ce lieu et de révéler l’âme cachée de ce bâtiment jadis délaissé », indique Nicolas Stadler.
Le mariage de Stadler Design Studio et de Kréa, conjugué à l’expertise de Bob Jeudy, a permis d’attirer une cohorte d’artistes talentueux, répartis le long des couloirs et dans les petites salles ou alcôves. Parmi les artistes, le vénérable Zloty, âgé de 83 ans, précurseur incontesté du genre en France, et la jeune Tourangelle Fayalu de 20 ans. Autrefois lieu dédié à la guérison, l’ancienne clinique évoque, à partir des œuvres, un tout autre aspect de la santé, celle de la planète et de l’écosystème.
Toutefois, cette incursion artistique va laisser sa place à un nouveau chapitre de l’histoire de la clinique Saint-Gatien. L’ambitieux projet de réhabilitation, orchestré par la Société d’équipement de Touraine (SET), prévoit de transformer le site en un espace polyvalent intégrant des logements, des commerces, des restaurants, une école d’ingénieurs et une Maison de l’hospitalité.
L’initiative éphémère de la Clinique du street-art, gérée par ce collectif d’acteurs tourangeaux, témoigne de la capacité de l’art à insuffler une nouvelle vie aux espaces abandonnés en les transformant en toiles d’expression, offrant aux visiteurs, déjà au nombre de plus de 20 000 depuis l’ouverture pendant l’été dernier, une immersion unique dans l’expression dynamique de la culture urbaine.
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Sophie Manuel
