À seulement 31 ans, le Vendômois Raphaël Gelin vient de reprendre la société blésoise Mecaferry. Une ambition récompensée par le Réseau Entreprendre Loire Vallée, le Réseau Initiative Loir-et-Cher et le Cap Reprise de la Région Centre-Val de Loire.
Laëtitia Piquet : Quel parcours avez-vous suivi ?
Raphaël Gelin : J’ai commencé à 16 ans en apprentissage dans la société Project à Vendôme où j’ai passé un BEP et un bac en 3 ans avec le CFA de la Chapelle-Saint-Mesmin. Puis, j’ai travaillé un an, toujours chez Project. Ensuite, j’ai repris mes études pour faire un BTS en apprentissage au CFA du Mans.
LP : Et d’où vient votre envie d’entreprendre ?
RG : Déjà par mes proches, ma famille qui sont dans l’entrepreneuriat. Mes parents eux-mêmes sont commerçants. Ce goût plus déterminé de créer, d’assumer.
LP : Comment passe-t-on de l’envie d’entreprendre à sa concrétisation ?
RG : Il faut se lancer ! Ce qui m’a aidé : au-delà d’avoir un métier, je pratique ma passion et, ma passion, c’est la mécanique. C’est une chance. Ce qui m’a permis de ne pas me poser trop de questions et d’avancer.
LP : Avez-vous été accompagné dans votre reprise d’entreprise ?
RG : Pendant 5 ans, j’ai cherché une société avec l’aide de la CCI 41. Et puis, j’ai suivi quelques formations sur la comptabilité et la gestion d’entreprise faites par la CCI. On a vu une dizaine de boîtes, on a parcouru la France pour que je me retrouve chez moi, à Blois.
LP : Comment expliquer ce laps de temps avant de signer pour Mecaferry ?
RG : D’abord, je souhaitais un atelier comme il y en a beaucoup, où on fait tout tout seul. En attendant de le trouver, j’ai continué à travailler et je me suis aperçu qu’il fallait un minimum de structure et de puissance pour travailler avec des donneurs d’ordre. J’ai donc revu mon business plan. Et puis, avant Covid, ceux qui souhaitaient vendre n’étaient plus vendeurs parce que l’activité était tellement importante qu’ils gagnaient beaucoup d’argent. Avec le Covid, les sociétés avaient des PGE, des dettes… et leur prix était pharaonique alors qu’elles ne valaient plus rien. Je me suis positionné début 2021 pour une société dans le sud du 41. J’ai découvert des dettes cachées et j’ai annulé. Deux jours plus tard, j’ai rencontré Mecaferry. J’ai repris la société, il y avait 2 collaborateurs et aujourd’hui on est 5.
LP : Et justement Mecaferry, c’est quoi ?
RG : On travaille principalement pour l’aéronautique, l’armement, le naval, du médical, de l’agricole… La chance de Mecaferry, c’est qu’elle a un panel de clients important, mais aucun ne représente plus de 20 % du chiffre d’affaires. Ce qui permet d’être souple et de s’adapter. On essaie de se positionner sur différents marchés et de ne pas rester figé sur un secteur. Aujourd’hui, je suis une démarche de développement commercial. Je suis l’homme à tout faire de la société. J’aimerais avoir un produit propre ou une niche. Pour se démarquer, il faut aller chercher des prix, de la qualité et de la réactivité.
LP : Comment voyez-vous l’avenir ?
RG : Aujourd’hui, comme on a du mal à recruter, il faut voir les choses différemment. Il faut continuer à recruter, mais il faut aussi pallier ça. Il faut qu’on investisse sur des robots. On est penché sur l’industrie du futur, le 4.0. On est équipé de trois machines avec robot et à chargement automatique. Je pense qu’il est plus facile de trouver des techniciens que des opérateurs.
Laëtitia Piquet