Sur la base de l’initiative prise il y a vingt ans en Loir-et-Cher, la SEM régionale Territoires Développement a été créée il y a trois ans, avec l’appui de la région Centre-Val de Loire qui détient 30 % du capital social. Cette société d’économie mixte a pour objet d’aider les entreprises à constituer le patrimoine immobilier dont elles ont besoin pour se développer.
Construction, réhabilitation ou extension, les projets immobiliers sont de toutes natures, grands ou petits, et concernent tous les secteurs d’activité.
« La SEM est un partenaire de l’immobilier d’entreprise, détaille son président Yvan Saumet. Les entreprises qui n’ont pas la volonté de tout faire seules, et sollicitent un opérateur pour porter ce sujet souvent lourd ». Quand une entreprise change de taille, se pose parfois la question de savoir si elle reste ou si elle bouge. En cette période d’économie fragile, et vu la loi climat et résilience, la question prend toute sa mesure. Car en corolaire, se pose aussi la question de l’artificialisation des sols. Il s’agit de réutiliser au mieux les espaces ou d’optimiser des friches.
Un facilitateur
Pour toutes ces opérations, la SEM régionale investit, porte les projets, et pour leur réalisation technique, s’appuie sur le réseau des SEM des départements. Actuellement, à l’exception du Loiret, les cinq autres départements ont la leur.
« C’est aussi un outil facilitateur auprès des banques », poursuit Yvan Saumet. La Région est actionnaire, ce qui rassure, et la collectivité d’accueil, qui a la compétence du développement économique, investit, elle aussi financièrement, montrant ainsi qu’elle croit au projet. « On observe que les banques prêtent à la SEM avec plus de confiance qu’à l’entreprise directement. Pour autant, on ne se substitue pas aux banques, on aide le mouvement ».
Les exemples de réussites sont déjà nombreux. Citons l’usine Caillau, 28 000 m² à Romorantin, Tupperware à Joué-lès-Tours, ou Tréca à Mer, mais aussi des opérations beaucoup plus modestes d’à peine 1000 m², mais qu’il est tout aussi nécessaire d’accompagner. Au total 24 bâtiments et 102 000 m², dans quatorze intercommunalités ont ainsi été réalisés, pour 75 millions d’euros d’investissement.
« On se concentre sur l’industrie mais on ne s’interdit pas d’aider le commerce », précise encore Yvan Saumet. Pour preuve, il se construit actuellement un hôtel en face de la gare de Blois, en partenariat avec la Caisse des dépôts.
Au final, c’est donc avec l’aide financière de la SEM que se construisent les bâtiments, car il est souvent trop lourd pour une entreprise de prendre en charge l’investissement à la fois dans la construction et dans les matériels d’équipement. Généralement, l’entreprise prend un engagement de neuf à douze ans de location, avec une option d’achat à terme. Un renouvellement de bail est aussi possible après 12 ans.
Stéphane de Laage
« Le Conseil d’administration de la SEM est constitué de 18 hommes et femmes du monde économique qui porte un regard différent de celui des banques », explique Yvan Saumet. Un comité technique de dix autres personnes, majoritairement du monde bancaire, et représentants de la communauté de communes, étudie le dossier, sans notion de rentabilité, avant de la présenter au CA.
La Région est chef de fil pour l’accompagnement des projets. Elle détient 30% des 14,5 millions d’euros du capital, aux côtés des intercommunalités, de banques souvent mutualistes, de la Banque des territoires, et des CCI.